Alors qu'un prêtre a été égorgé ce mardi par deux jihadistes se revendiquant de Daesh, dans l'église de Saint-Etienne-du-Rouvray, les réseaux sociaux se sont, comme à leur habitude, fendus de hashtags en guise d'hommages.
Car le célèbre #JeSuisCharlie, publié à la suite des attentats de janvier 2015, a fait le tour du monde - ou en tout cas du monde connecté. Depuis, il a eu des petits frères : #JeSuisFlic, #JeSuisBataclan, #JeSuisBruxelles, #JeSuisNice, #JeSuisBagdad... L'expression a été déclinée sous plusieurs formes, souvent à l'annonce d'un nouvel attentat, avec un engouement plus ou moins nourri, en fonction notamment de la proximité géographique de l'attaque avec l'Hexagone.
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Ce mardi, en mémoire de l'homme d'Eglise assassiné et de la communauté catholique attaquée, ce sont les hashtags #JeSuisCatholique et #JeSuisPrêtre qui défilent sur les réseaux sociaux. C'est Johan Weisz-Myara, fondateur du site d'information StreetPress, qui sur Twitter a posté en premier le hashtag #JeSuisCatholique, sans commentaires ni fioritures. Le #JeSuisPrêtre a quant à lui été publié initialement par un certain Tony, sur le même réseau social.
— Johan Weisz-Myara (@joweisz) 26 juillet 2016
— Tony (@TonyVUnited) 26 juillet 2016
Des membres du clergé ont ainsi réagi avec émotion au travers de communiqués de presse, mais également via Twitter.
#JeSuisPretre pic.twitter.com/HolWxkGCWZ
— P. Cédric BURGUN ن (@PereCedric) 26 juillet 2016
#jesuisprêtre et je sollicite votre prière pour notre frère Jacques Hamel assassiné à l'heure de la messe ainsi qu'un paroissien de #Rouen
— Henry Fautrad (@Lespiegle1) 26 juillet 2016
De nombreux internautes, de confession catholique ou non, pratiquants ou non, se sont empressés de reprendre les hashtags, certains ajoutant parfois des citations sorties de la Bible. Dans leurs messages, la colère, la tristesse, le recueillement, le dégoût, mais également le pardon.
Je suis athée. Mais aujourd'hui #JeSuisCatholique. Et surtout, je crache à la gueule des islamistes !
— Aspie 's Mom (@TamiStef) 26 juillet 2016
#JeSuisCatholique Je suis musulman. Mais, je reste plus proche et attaché que jamais à mes frères catholiques. Personne ne nous divisera.
— Cheikh Tidiane DIENG (@Cheikh_Redac) 26 juillet 2016
#SaintEtienneDuRouvray #JeSuisPretre pic.twitter.com/ko9ePq35S6
— Oliv Dowson (@oliv1973) 26 juillet 2016
Moments de prières et de recueillement en mémoires des victimes des attentats #JeSuisCatholique #jepriepourtous pic.twitter.com/xRtWDznIaB
— Caroline DELBAR (@DelbarC) 26 juillet 2016
#JeSuisPretre #JeSuisCatholique pic.twitter.com/oRc2BEvO6g
— Alienor (@Alienordf) 26 juillet 2016
RIP #PereJacquesHamel #SaintEtienneDuRouvray #JeSuisPretre #JeSuisCatholique #JeSuisChretien pic.twitter.com/iBixUrUiyn
— Lilie Pop #NS2017 (@APAULET78) 26 juillet 2016
Prions pour les victimes ET les assassins. Ne pas céder à la vengeance. "Pardonne-leur, ils ne savent pas ce qu'ils font" #JeSuisPrêtre
— Don Olivier (@DonOlivier1) 26 juillet 2016
"Aimez vos ennemis et priez pour ceux qui vous persécutent" (Jésus, dans l'Évangile de Matthieu) #JeSuisPrêtre #SaintEtienneDuRouvray
— O'Brother (@OBrother_op) 26 juillet 2016
L'initiative n'a pourtant pas fait que des heureux. Elle a même été considérée par certains internautes comme un énième coup d'épée dans l'eau, un hashtag certes lourd de sens mais sans conséquence aucune.
Arrêtez avec vos #jesuis à chaque fois, pardon mais ça n'a même plus de sens, ça en devient ridicule #JeSuisPrêtre
— Pops (@Pooopsi1) 26 juillet 2016
Non mais là le " #JeSuisPretre " c'est d'un ridicule, c'est même insultant pour ce pauvre homme...
Priez et recueillez vous pour lui plutôt— Almarita (@Alexa_yer) 26 juillet 2016
Vous en avez pas marre de vos slogans mielleux? A force de vouloir être "tout" vous n'êtes "rien".
Un énième # ridicule: #JeSuisCatholique— Sul (@Sulli_brs) 26 juillet 2016
Le 15 juillet, au lendemain de l'attentat au camion qui a tué 84 personnes sur la Promenade des Anglais, le hashtag #JeSuisNice naissait sur les réseaux sociaux. Un autre «JeSuis», donc. Si l'intention peut être applaudie, il sonne désormais comme un réflexe qui suit chaque attentat, un rituel qui s'opère après l'horreur. A chaque attaque, son hashtag : cela laisse un goût de déjà-vu de quelque chose que l'on n'aimerait pas revoir. Et, comme certains l'ont exprimé (le Huffington Post en premier), cela peut être «épuisant», pour le citoyen lambda, de n'avoir qu'un mot dièse pour se défendre contre la barbarie.
j'ai de la peine, et je suis épuisé par tant de haine pic.twitter.com/EQ1miAO5Lt
— Dominique Farrugia (@farrugiadom) 15 juillet 2016