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Vague de froid : tension inédite sur le réseau électrique

«Cet après-midi et ce soir, c'est la situation la plus tendue qu'on ait connue depuis deux semaines».[FREDERICK FLORIN / AFP]

La vague de froid actuelle a entraîné pour RTE une situation de tension inédite en matière d'approvisionnement électrique de la France, la journée de mercredi ayant été la plus à risque.

«Notre entreprise n'avait jamais (...) connu une situation aussi tendue sur le périmètre de l'équilibre offre-demande parce que nous n'avions jamais connu une offre aussi faible», a indiqué François Brottes, le président du gestionnaire du réseau français à haute tension (RTE).

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La France est hautement «thermosensible» : la popularité des radiateurs électriques, qui chauffent un tiers des logements, fait qu'une baisse d'un degré de la température hivernale représente une consommation additionnelle de courant de l'ordre de 2.400 mégawatts (MW). C'est l'équivalent de deux gros réacteurs nucléaires ou encore de la consommation de Paris intra-muros.

«La pire journée»

Ce mercredi a été «la pire journée» de ces deux dernières semaines, selon RTE, en raison d'un ressenti du froid plus intense mais aussi de pannes de moyens de production, en plus de l'indisponibilité de réacteurs nucléaires. Le gestionnaire a dit avoir frôlé le déclenchement de mesures exceptionnelles pour pouvoir continuer à répondre aux besoins électriques de la France. Même lors du record de consommation de 102.100 mégawatts atteint durant la vague de froid de février 2012, l'équilibre offre-demande était moins tendu, du fait notamment de plus grandes capacités d'importation et d'une meilleure disponibilité du parc de production.

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«Cet après-midi et ce soir, c'est la situation la plus tendue qu'on ait connue depuis deux semaines», a expliqué Clotilde Levillain, directrice générale adjointe exploitation, développement et ingénierie de RTE. «On était en situation très tendue, on n'était pas en marge négative mais en marge très légèrement positive, et on est passé juste-juste sur la pointe de consommation», a-t-elle ajouté.

A la limite de l'interruptibilité

«Si nous avions eu un aléa, par exemple la perte d'une centrale nucléaire, nous aurions vraisemblablement dû activer l'interruptibilité», un dispositif qui interrompt la consommation de 21 sites industriels électro-intensifs volontaires, a-t-elle poursuivi. La situation n'ira pas forcément en s'améliorant au cours des prochaines semaines, RTE prévoyant jusqu'à une quinzaine de réacteurs nucléaires à l'arrêt en mars pour maintenance classique notamment. «Nous avons réussi jusqu'à ce jour (...) à passer les caps sans heurts mais nous restons vigilants», a souligné François Brottes.

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