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Tout savoir sur Anacrim, le logiciel qui a aidé à relancer l'affaire Grégory

Les gendarmes, en 1985, lors de l'enquête sur la mort du petit Gregory. [PATRICK HERTZOG / AFP]

Si l'affaire du petit Grégory a été relancée, c'est en partie grâce à lui. Le logiciel d'analyse et de représentation visuelle des données Anacrim-ANB a aidé les gendarmes de recouper de manière efficace les milliers d'éléments qui se sont accumulés depuis le début de cette enquête complexe, il y a trente-trois ans. 

Au total, 12.000 pièces, 400 prélèvements ADN, 2.000 courriers anonymes et les interrogatoires d'une centaine de témoins ont été analysés par le logiciel, désormais fréquemment utilisé sur les «cold cases», ces affaires anciennes que de nouveaux éléments viennent parfois relancer. 

Ce logiciel a permis aux enquêteurs, dès 2008, de porter un regard neuf sur la procédure, et ainsi de reconstituer la chronologie des évènements, et de trouver les anomalies dans les faits. Après avoir entré les éléments dans le logiciel, les enquêteurs peuvent visualiser sous forme de graphiques et de schémas les relations entre les faits et les individus. Selon IBM, qui a développé le logiciel, celui-ci est capable d’«identifier les personnes, les événements, les connexions et les tendances qui peuvent autrement passer inaperçues». Il est ainsi possible de vérifier avec précision, par exemple, si un témoin dit vrai lorsqu'il affirme qu'il se trouvait à tel endroit à tel moment. 

Le «corbeau» traqué

A l'arrivée, les enquêteurs ont pu arriver à de nouvelles conclusions. Trois membres de la famille de la victime (l'oncle et la tante de Jean-Marie Villemin, le père de la victime, ainsi que qu'une belle-soeur, Ginette Villemin) ont ainsi été placées en garde à vue mercredi. Après la remise en liberté de Ginette Villemin, deux s'y trouvaient toujours ce jeudi. Ils pourraient être impliqués dans le meurtre de Grégory Villemin en 1984, alors qu'il était âgé de quatre ans. 

Anacrim aurait notamment servi à traquer le «corbeau» de l'affaire. Au lendemain de la découverte du corps du petit garçon dans les eaux de la Vologne, ce corbeau avait écrit à Jean-Marie Villemin, le père, «j'espère que tu mourras de chagrin, le chef. Ce n'est pas ton argent qui pourra te redonner ton fils. Voilà ma vengeance, pauvre con». Quatre autres lettres avaient suivi. 

Le logiciel a servi dans plusieurs grandes affaires, aidant à confondre des tueurs en série comme Guy Georges et Francis Heaulme.

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