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Ce que l'on sait de Mélina Boughedir, la Française condamnée à la perpétuité pour avoir rejoint Daesh

La jeune femme, âgée de 28 ans, est originaire de la ville de Melun (Seine-et-Marne), mais résidait à Nanterre (Hauts-de-Seine) avec son époux Maximilien Thibaut et leurs trois enfants avant le départ de la famille pour la Syrie en 2015[Capture d'écran Youtube]

La Française Mélina Boughedir, qui a rejoint les rangs de Daesh en 2015, a été jugée ce dimanche 3 juin pour «terrorisme» par un tribunal de Bagdad. Elle a écopé de la prison à perpétuité. 

Elle avait déjà été condamnée à sept mois de prison au mois de février dernier, pour être entrée illégalement en Irak. Mais «en réexaminant le dossier, la Cour de cassation est arrivée à la conclusion qu'il ne s'agissait pas d'une simple entrée illégale sur le territoire irakien car elle savait que son mari allait rejoindre Daesh et l'a suivi en connaissance de cause», a expliqué une source judiciaire à l'AFP. 

Recluse pendant la bataille de Mossoul

La jeune femme, âgée de 28 ans, est originaire de la ville de Melun (Seine-et-Marne), mais résidait à Nanterre (Hauts-de-Seine) avec son époux Maximilien Thibaut et leurs trois enfants avant le départ de la famille pour la Syrie en 2015. Après un bref passage à Raqqa, la capitale autoproclamée de Daesh, la famille Thibaut s'installe à Mossoul, un autre bastion de l'organisation islamiste situé au Nord de l'Irak

C'est dans cette ville, reprise des mains de Daesh le 8 juillet 2017, que Mélina Boughedir et ses quatre enfants (deux fillettes de 8 et 3 ans, un garçon de 5 ans et un nourrisson de quelques mois) seront retrouvés, reclus et affamés dans les décombes.

«Sous l'influence de son compagnon»

Maximilien Thibaut, lui, est probablement mort au cours des combats. Connu des services de justice français, il avait déjà été condamné à trois ans de prison, dont deux avec sursis, pour son appartenance à l'ancien groupuscule islamiste Forsane Alizza. Pendant son procès en Irak, Mélina Boughedir a assuré qu'il était un simple «cuisinier chez Daesh», et qu'il avait été tué lors de la bataille de Mossoul, tandis qu'il était allé chercher de l'eau. 

Quant à la mère de famille, elle a affirmé, toujours lors de son procès, «regretter son départ» de France, soulignant qu'elle était «sous l'influence de son compagnon» qui menaçait de lui enlever ses trois enfants. Son avocat, commis d'office, l'a présentée comme une «femme au foyer» qui, à l'instar de son compagnon, n'a «pas participé à des actes de violence». 

Ex-membre de la police morale de Daesh ? 

Une ligne de défense qui contraste fortement avec l'attitude de la jeune femme lors de son arrestation, à Mossoul. Comme l'ont affirmé les soldats qui l'ont interpellée, dans un reportage d'Envoyé Spécial (diffusé le 22 mars dernier), la jeune femme aurait proféré des messages de soutien à Daesh. Sur un cliché pris dans le blindé qui la conduisait, avec ses enfants, vers le quartier général de l'armée, Mélina Boughedir semble visiblement souriante, les doigts formant le «V» de la victoire. D'autant plus que des sources irakiennes, citées par l'agence Associated Press, affirment qu'elle était membre de la Hisba, la police morale de Daesh

Depuis leur arrestation, les trois aînés de la fratrie Thibaut ont été rapatriés en France. Seul le benjamin, un garçonnet âgé d'à peine 1 an né en Irak, est resté avec sa mère. 

Les avocats français de Mélina Boughedir, les premiers conseils occidentaux à se rendre sur le sol irakien, n'étaient pas présents lors du second procès. Seul son avocat irakien a tenté de prouver son innoncence ce dimanche. 

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