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Confinement : les violences conjugales en hausse à Nice

Ce mercredi 25 novembre marque la Journée internationale de lutte contre les violences faites aux femmes. [Jacques DEMARTHON / AFP]

A l’appel du «Collectif Droits des Femmes», une manifestation doit se dérouler ce mercredi soir à 18h30, Place Garibaldi, à Nice.

Ce rassemblement organisé dans le cadre de la journée internationale de lutte contre les violences faites aux femmes sera de nature à dénoncer une fois de plus ce fléau qui entraîne la mort d’une personne tous les deux jours en France et concerne 126 000 femmes chaque année.

Des violences conjugales qui progressent, depuis le début le confinement, selon les auxiliaires de justice et les associations. «Les victimes ne peuvent pas fuir le domicile en raison des restrictions de déplacements», souligne Florence Ciaravola, militante pour les droits des femmes, Ensemble!

«À l’époque, je me disais que cela ne se reproduirait plus»

Myriam a vécu durant plusieurs années aux côtés d’un époux violent et alccolique. «Tout a commencé par une gifle à la suite d’une dispute anodine. Sur le moment, le monde s’écroule. On ressent un sentiment de honte. J’ai commis l’erreur de laisser passer. À l’époque, je me disais que cela ne se reproduirait plus. Je n’ai pas tout de suite compris la gravité de cet acte», confie cette azuréenne. Au fil des ans, la violence s’installe et Myriam perd pied. Un jour, au terme d’une énième dispute, le mari décide de mettre son épouse avec sa fille ainée (issue d’une précédente union) à la porte mais garde avec lui les deux filles cadettes du couple. C’est le GIGN qui viendra l’arrêter au domicile conjugale. Au bout de ce cauchemar, Myriam parviendra à faire retirer à son mari les droits de visite de leurs deux filles.

«En général, les femmes qui parviennent à s’en sortir sont celles qui n’ont pas d’enfants, explique Aline Almairac, avocate au barreau de Nice. Lorsque c’est le cas, un lien avec le papa finit toujours par se recréer lors des visites parentales. Et l’emprise psychologique peut recommencer à tout moment».

«Ces derniers temps, on remarque que ce sont de plus en plus de très jeunes femmes qui sont victimes de ces violences», ajoute pour sa part Maître Olivier Giraudo. Elles vivent leur toute première relation sentimentale. On observe aussi que les plus âgées hésitent beaucoup moins à déposer plainte puis à se faire aider par des associations».

«La justice agit rapidement car ces affaires sont considérées comme prioritaires»

Une démarche de prise en charge aussi indispensable qu’efficace pour protéger la victime et l’aider à surmonter cette épreuve. «Celles qui sont accompagnées par des associations sont très bien suivies, explique Me Aline Almairac. La justice agit aussi rapidement car ces affaires de violence au sein du couple sont considérées comme prioritaires. Par exemple, une victime qui n’a pas les moyens de se défendre et qui a besoin d’une aide juridictionnelle aura une réponse sous 48h».

Lorsque les faits sont avérés, le conjoint violent est contraint de quitter le domicile conjugale. On lui interdit également d’entrer en contact avec la victime dans l’attente de son procès qui peut dans certains cas déboucher sur des peines d’emprisonnement.

Une nouvelle plate-forme pour stocker les preuves 

En début de semaine, l’association France Victimes a lancé officiellement sa plate-forme internet dédiée à ce fléau . Sur memo-de-vie.org, les victimes peuvent ainsi échanger en direct et en toute discrétion avec des psychologues, des médecins, des assistantes sociales, des juristes. Elles peuvent également y stocker les documents qui leur serviront de preuves lors d’un futur procès comme les photos de blessures ou les sms de menaces.

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