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Les véhicules Renault et Dacia seront bridés à 180 km/h à partir de 2022

«La vitesse représente plus d'un tiers des accidents mortels», rappelait le directeur général de Renault, Luca de Meo, vendredi 23 avril. Pour lutter contre ce phénomène, le PDG a annoncé, lors de l'assemblée générale des actionnaires, que les véhicules de la firme au losange, Dacia y compris, seront bridés à 180 km/h à partir de 2022.

Luca de Meo a précisé que la vitesse «sera plafonnée [...] quel que soit le modèle de Renault ou Dacia». Néanmoins, selon les informations des Echos, les Alpine n'ont pas été mentionnées parmi les véhicules concernés. La nouvelle Mégane électrique, qui doit être mise sur le marché en 2022, sera la première à répondre à cette nouvelle exigence. Selon le directeur général de Renault, son régulateur de vitesse sera, par défaut, réglé sur 160 km/h.

Ce n'est pas le seul outil imaginé par Renault pour améliorer la sécurité routière. Ce nouveau modèle disposera également du système baptisé «safety coach» qui, selon Luca de Meo, doit s'ajuster «à la vitesse autorisée, selon les panneaux et les données de géolocalisation». Concrètement il régule l'allure du véhicule dans les zones considérées comme dangereuses, comme les ronds-points ou les virages.

Le «safety coach» est capable de s'adapter et réagir à l'environnement global de conduite. Ses capteurs enregistrent par exemple des données relatives à la météo mais aussi au niveau d'attention du pilote. Lorsque c'est nécessaire, notamment si les mains du conducteur ne sont plus détectées sur le volant, l'outil peut «prendre le relais».

Une mesure «inutile» ?

Le directeur général de Renault affiche son intention «d'inciter à une conduite plus sûre». Les véhicules de la marque disposeront ainsi d'un «score de sécurité» permettant l'analyse des «habitudes de conduite», des «écarts et dépassements» de chaque conducteur. En cas d'urgence, les voitures seront également rendues plus accessibles aux secours, notamment grâce à un «accès pompier» direct à la batterie.

Autant d'annonces qui placent, selon Renault, la sécurité des usagers au coeur des préoccupations. Un discours qui ne convainc pas Pierre Chasseray, délégué général de l'association 40 millions d'automobilistes. Revenant notamment sur la décision de brider les véhicules du groupe, il dénonce une mesure «inutile». «Vous avez déjà vu une Clio rouler à 180 km/h, vous ?», demande-t-il, avant d'ajouter que les amateurs de vitesse ne roulent «pas en Renault».

Le délégué général de 40 millions d'automobilistes soupçonne une initiative intéressée de la part du groupe. Selon lui, le constructeur fait «ce genre d'annonces parce que les véhicules électriques ne peuvent pas rouler à plus de 100 km/h sans engloutir toute la batterie». Peu convaincue elle aussi, Chantal Perrichon, présidente de la Ligue contre la violence routière, dénonce de son côté un simple «effet d'annonce».

Ce n'est pas la première fois qu'un constructeur automobile prend ce genre d'engagements. En 2019, Volvo avait déjà annoncé que tous ses véhicules seraient bridés à 180 km/h à partir de 2020. Le PDG de la marque suédoise, Hakan Samuelsson, affirmait à l'époque : «Nous voulons que plus aucune personne ne soit tuée ou gravement blessée dans une nouvelle Volvo d'ici à 2020».

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