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Paris : qui sont ces plongeurs chargés de vérifier l'état des 37 ponts de la capitale ?

Chaque année, une équipe de plongeurs part inspecter les fondations des ponts de la Seine. Chaque année, une équipe de plongeurs part inspecter les fondations des ponts de la Seine. [© CNEWS]

Pour s'assurer du bon état général de ses ponts, notamment sur leurs parties immergées, la Ville de Paris fait appel à des plongeurs chargés de mener des inspections subaquatiques pour vérifier la bonne tenue de ces ouvrages d'art. Ce mercredi 8 septembre au pied du Pont des Invalides, ces derniers présentaient leur travail aux élus locaux.

Depuis six ans, la municipalité parisienne fait appel au Cerema, afin de réaliser un diagnostic de l'état de l'ensemble des 37 ponts qui lui appartiennent, et ce, au niveau de leurs parties immergées, et donc, inaccessibles. Cette institution publique – qui a vocation à conseiller l'Etat ou les collectivités sur des thématiques telles que l'efficacité énergétique ou l'état de leurs infrastructures – est de fait parfaitement compétente en la matière et, à l'aide de plongeurs professionnels, mène des inspections subaquatiques pour les collectivités, mais aussi pour la SNCF ou encore les sociétés de gestion des autoroutes françaises.

Une campagne annuelle de 15 jours

Chaque année, une équipe de trois plongeurs professionnels spécialisés en ouvrages d'art intervient donc à Paris, depuis une barge sur la Seine pour mener ces vérifications subaquatiques, dont la synthèse est ensuite envoyé aux équipes de la Ville de Paris. «Il s’agit d'une observation détaillée, réalisée par des techniciens à haut niveau de qualification capables de chercher les défauts et avoir un avis sur le niveau de qualité des infrastructures», explique Cécile Maurel, la directrice du département géosciences risques au Cerema d'Île-de-France.

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Une dizaine de ponts sont ainsi vérifiés tous les ans, sur une période d'environ 15 jours. Un laps de temps qui permet aux plongeurs de descendre au niveau des fondations des ponts mais aussi sur les murs des quais des voies sur berges. Ils doivent répertorier le moindre désordre, c'est-à-dire la moindre fissure et autres dégradations que le temps et plus particulièrement le courant et le passage des bateaux auraient pu laisser sur ces ouvrages. Certains sont plusieurs fois centenaires et ont des fondations d'origine. Après les inspections, le Cerema fait des recommandations à la mairie, définissant les degrés d'urgence des éventuels travaux à réaliser.

Au total, la campagne 2021 aura permis d'examiner 11 pont parisiens, parmi lesquels le Pont National, le Pont de la Tournelle, le Pont Marie, le Pont de l'Archevêché, le Pont d'Arcole, le Pont Notre-Dame, la Passerelle Léopold Sedar Senghor, le Pont de la Concorde, le Pont des Invalides, le Pont Alexandre III ainsi que le Pont St Louis.

«Leur maintenance est une priorité»

Sous le Pont des Invalides ce mercredi, une équipe de trois plongeurs est d'ailleurs en place, munis d'épaisses combinaisons et de bouteilles d'air comprimé de 15 litres. Deux d'entre eux plongent, et malgré un champ de vision particulièrement limité, commencent l'examen des lieux. Si l'un constate les défauts, l'autre filme en même temps, pendant que le troisième, resté sur le bateau, retranscrit par écrit toutes les remarques de son premier collègue. Ensemble, ils réalisent à tour de rôle plusieurs plongées par jour, et prennent environ 45 minutes pour examiner chaque pilier de pont.

Présent à leurs côtés ce mercredi matin, David Belliard, l'adjoint à la mairie de Paris chargé de la transformation de l'espace public, a assuré que les ponts faisaient «partie de l'âme» et «de l'identité patrimoniale» de Paris et qu'à ce titre, «leur maintenance et leur entretien» étaient «une priorité». De fait, «conserver ces joyaux» que sont les ponts parisiens est, selon lui, «une compétence spécifique sur laquelle la Ville de Paris investit largement».

Un avis partagé par Jacques Baudrier, l'adjoint à la mairie de Paris chargé du suivi des chantiers, qui a jugé «très important de mener cette expertise» et «d'entretenir les 37 ponts parisiens». Et d'ajouter : «il y a environ 6.000 chantiers en cours à l'instant T, plus ou moins visibles. Certains, comme celui d'aujourd'hui, sont en effet moins visibles que les travaux de la rue Royale par exemple, mais portent un intérêt patrimonial tout aussi important».

Et les travaux ne sont d'ailleurs pas toujours synonyme d'un manque d'entretien, comme le souligne Pascal Berteaud, le directeur du Cerema. Selon cet expert, les ouvrages d'art ne peuvent guère tenir «plus de 30 à 70 ans sans travaux». Il est donc tout à fait «normal» à ses yeux «de mener des campagnes de grands travaux».

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