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Lait contaminé : Lactalis mis en examen pour tromperie aggravée et blessures involontaires

«Cette étape marque le début de l'instruction judiciaire, dans laquelle Lactalis s'engagera pleinement et en toute transparence», a assuré le groupe Lactalis. [Damien MEYER / AFP]

Le groupe Lactalis et sa filiale qui fabriquait les boîtes de lait contaminées aux salmonelles ayant engendré un scandale sanitaire il y a plus de cinq ans, ont été mis en examen ce jeudi 16 février. Ils sont notamment accusés de tromperie aggravée et blessures involontaires.

Plusieurs centaines de plaintes déposées. Plus de cinq ans après le scandale des boîtes de lait contaminées aux salmonelles, le groupe Lactalis et sa filiale qui les fabriquait ont été mis en examen ce jeudi 16 février pour tromperie aggravée et blessures involontaires. 

D’après Lactalis dans un communiqué, le groupe et la société Celia de Craon (Mayenne) convoqués par un juge du pôle santé publique du tribunal judiciaire de Paris, ont également été mis en examen pour inexécution de mesures de retrait et rappel.

«Cette étape marque le début de l'instruction judiciaire, dans laquelle Lactalis s'engagera pleinement et en toute transparence», a assuré le groupe, pour qui «l'enjeu de cette procédure est de permettre la manifestation de la vérité scientifique dans ce dossier industriel complexe».

Pour rappel, plusieurs dizaines de nourrissons avaient été atteints de salmonellose en France fin 2017 après avoir consommé un produit pour enfant, essentiellement de marque Milumel ou Picot, sorti de l'usine de Craon. Santé publique France avait recensé 36 nourrissons ayant consommé en France du lait produit par Lactalis «dans les trois jours précédant la date de début de leurs symptômes».

Un potentiel procès qui se profile 

Les deux entités ont été placées sous contrôle judiciaire avec un cautionnement de 300.000 euros chacune, a confirmé une source judiciaire.

Pour Jade Dousselin, qui défend l'Association pour la santé des enfants, ex-Association des familles de victimes du lait contaminé aux salmonelles (AFVLCS), «il s'agit d'un premier pas vers une condamnation des responsables dans ce scandale sanitaire d'ampleur».

Si pour l’avocate «ces mises en examen et cette consignation si importante prouvent l'existence d'éléments graves et concordants dans ce dossier», Emmanuel Besnier, le dirigeant de l'entreprise avait affirmé que la contamination s'expliquait par des «travaux réalisés courant 1er semestre 2017».

Pourtant, le site avait déjà bel et bien subi une contamination à la salmonelle en 2005. L'Institut Pasteur avait ensuite annoncé être arrivé à la conclusion que la bactérie présente à Craon avait subsisté entre 2005 et 2017.

Plusieurs centaines de plaintes au total, dont un grand nombre pour tromperie aggravée, ont été déposées et plusieurs dizaines de personnes auditionnées par les enquêteurs. Selon une expertise rendue en octobre 2022, «l'entreprise a manqué de vigilance, voire de clairvoyance vis-à-vis des signaux négatifs répétés qui alertaient sur une perte de sécurité de la fabrication». 

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