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Grand Paris : l'interdiction des véhicules Crit'Air 3 repoussée à 2025

La ZFE du Grand Paris, la plus grande de France avec 7,2 millions d'habitants, a déjà interdit la circulation des véhicules non classés et portant la vignette Crit'Air 5 en juillet 2019, puis les Crit'Air 4 en juin 2021 [LIONEL BONAVENTURE / AFP]

Ce jeudi 13 juillet, la métropole du Grand Paris a décidé de reporter de nouveau l'étape Crit'Air 3 de sa Zone à faibles émissions. Une nouvelle échéance a été fixée à début 2025.

Reportée une première fois de juillet 2022 à juillet 2023, l'interdiction des véhicules Crit'Air 3 au sein de la métropole du Grand Paris (MGP) devra encore attendre. Ce jeudi 13 juillet, le conseil métropolitain a annoncé son report à début 2025, estimant qu'il est «matériellement impossible» de l'instaurer cet été.

La décision a été adoptée par 81% des élus, dans une assemblée dominée par la droite. La gauche, qui souhaitait un report plus court, au 1er janvier 2024, a déploré que la métropole «accompagne l'inaction climatique de l'Etat en recalant (son) calendrier chaque fois que l'Etat fait preuve de procrastination».

Car, de l'avis de la métropole, l'interdiction à la circulation de 380.000 véhicules polluants au sein de la MGP ne peut être mise en place immédiatement en raison de «l'absence de réponses tangibles de l'Etat» sur la garantie du prêt à taux zéro et le «contrôle sanction automatisé».

«Tant que le gouvernement n'aura pas avancé, nous ne pourrons pas mettre en place notre zone à faibles émissions (ZFE)», a martelé le président LR, Patrick Ollier. Soulignant que le contrôle sanction automatisé ne sera pas expérimenté par l'Etat «avant le 1er janvier 2025» il a ajouté : «Une ZFE sans sanction, ça ne fonctionnera pas».

Pour rappel, la ZFE du Grand Paris, la plus grande de France avec 7,2 millions d'habitants, a déjà interdit la circulation des véhicules non classés et portant la vignette Crit'Air 5 en juillet 2019, puis les Crit'Air 4 en juin 2021. La troisième phase d'interdiction, qui aurait dû entrer en vigueur au 1er juillet dernier sans ce nouveau report, devait concerner les vignettes Crit'Air 3. Soit les véhicules essence immatriculées avant le 1er janvier 2006 et les moteurs diesel immatriculés avant le 1er janvier 2011.

Un sujet devenu sensible

Les ZFE, qui visent à lutter contre la pollution aux particules fines et aux oxydes d'azote, ont été instaurées par la Loi d'orientation des mobilités en 2019, puis renforcées par la Loi Climat de 2021. Pour l'heure, sur les 42 agglomérations censées créer une ZFE en France d'ici à 2025, seules 11 ont déjà relevé le défi.

Mais en pleine crise du pouvoir d'achat, le sujet est devenu sensible et le gouvernement ne veut pas ajouter de l'huile sur le feu dans un contexte social explosif. Les ZFE sont en effet devenues pour certains un symbole de l'exclusion des automobilistes les plus modestes, qui n'ont pas les moyens d'acquérir un véhicule moins polluant, hybride ou électrique.

Pour le président du groupe socialiste de la MGP et premier adjoint à la mairie de Paris,  Emmanuel Grégoire, il est évident que «le gouvernement ne veut pas des ZFE». L'exécutif «n'assume pas le coût» financier et «s'inquiète de l'acceptabilité sociale et de ses conséquences», a-t-il fustigé.

Cinq métropoles françaises sont toutefois tenues de se fermer progressivement aux vieilles voitures : Paris, Lyon, Aix-Marseille, Rouen et Strasbourg. Dans ces villes, les seuils réglementaires de qualité de l'air sont régulièrement dépassés. Anne Hidalgo, maire de la capitale, était d'ailleurs opposée à un report de la ZFE grand-parisienne. A Paris, elle a promis la fin du diesel en 2024 et celle des véhicules thermiques en 2030.

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