Le sénateur de Loire-Atlantique Joël Guerriau (Les Indépendants), soupçonné d'avoir drogué une députée en vue d'une agression sexuelle, a été mis en examen ce vendredi 17 novembre et placé sous contrôle judiciaire.
Placé en garde à vue jeudi, le sénateur Joël Guerriau (Les Indépendants) a été présenté ce vendredi à un juge d'instruction parisien. Après une confrontation de deux heures avec la victime présumée, il a été mis en examen pour «administration à l'insu de (la députée MoDem) Sandrine Josso d'une substance de nature à altérer son discernement ou le contrôle de ses actes, afin de commettre un viol ou une agression sexuelle et détention et usage de substances classés comme stupéfiants», a annoncé son avocat Me Rémi Pierre Drai.
Cette infraction est passible d'une peine de cinq ans et de 75.000 euros d'amende.
Joël Guerriau a également été placé sous contrôle judiciaire. Dans ce cadre, il a interdiction «de se rendre au domicile de la victime» et «d'entrer en contact avec les victimes et témoins», a précisé le parquet de Paris.
D'après les faits rapportés jeudi, la victime se serait sentie mal après avoir pris un verre dans la nuit de mardi à mercredi au domicile parisien du sénateur âgé de 66 ans, avec qui elle n'entretient pas de relation intime. Des prélèvements ont par la suite révélé la présence d'ecstasy dans son organisme, poussant la députée à déposer plainte.
De l'ecstasy retrouvée à son bureau
Selon le parquet, Joël Guerriau a été interpellé jeudi et placé en garde à vue par les enquêteurs du 3e district de police judicaire dans le cadre de l'enquête ouverte en flagrance, une procédure qui permet de ne pas avoir besoin de demander la levée de son immunité parlementaire.
Le ministère public a par la suite confirmé que des perquisitions menées au domicile de l'élu et à son bureau ont permis de retrouver de l'ecstasy.
Joël Guerriau «se battra pour démontrer qu'il n'a jamais voulu administrer à sa collègue de travail et amie de longue date, une substance pour abuser d'elle» et «démontrera que c'est une erreur de manipulation qui a causé le dramatique désagrément subi par sa collègue députée», a souligné son avocat dans un communiqué.
De son côté, l'avocat de Sandrine Josso, Me Julia Minkowski, a annoncé qu'elle se constituerait partie civile lundi.