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Mort de Thomas : 20 militants de l'ultradroite interpellés pendant un défilé à Romans-sur-Isère

17 individus ont été placés en garde à vue pour «violences contre les forces de l'ordre». [BERTRAND GUAY / AFP]

À la suite du décès de Thomas, environ 80 personnes affiliées à l'extrême droite ont défilé dans le quartier de la Monnaie à Romans-sur-Isère (Drôme), ce samedi 25 novembre 2023. Vingt individus ont été interpellés par la police. Six autres interpellations ont été effectuées ce dimanche 26 novembre.

«La rue, la France, nous appartient» tel était le slogan scandé par près de 80 militants d'extrême droite dans les rues du quartier populaire de la Monnaie à Romans-sur-Isère (Drôme) ce samedi 25 novembre 2023, après le décès tragique de Thomas, un lycéen de 16 ans mortellement blessé à Crépol.

D’après une source proche du dossier à CNEWS, six interpellations ont été effectuées depuis ce dimanche 26 novembre au matin en raison d'un port d’arme prohibé. Parmi les personnes interpellées figurent trois militants de l’ultradroite et trois jeunes de la cité de la Monnaie.

La veille, les autorités ont procédé à l'arrestation de 20 personnes, dont 17 ont été placées en garde à vue pour «violences contre les forces de l'ordre» selon les informations de l’AFP. 

Vers 18h, ce groupe de militants a tenté d'accéder au quartier de la Monnaie dans l'intention de provoquer des affrontements avec les forces de l'ordre, mais les heurts ont eu lieu en dehors de cette zone sensible. Des mortiers d'artifice ont été utilisés, des barricades de poubelles ont été dressées, mais aucun incendie n'a été signalé, d'après un représentant de la police.

«La situation est désormais calme, mais nous maintenons une surveillance renforcée», a souligné la préfecture. L’entourage du ministre de l’Intérieur, Gérald Darmanin, a déclaré que «des mesures préventives avaient été prises dès l'après-midi et le ministre de l'Intérieur avait donné des consignes très strictes».

Invité de CNEWS ce dimanche, Rudy Manna, porte-parole Alliance Sud, a expliqué comment les forces de l’ordre avaient anticipé en amont ces violences autour de la mort du jeune Thomas. «On a été obligé de se mobiliser au cas où et malheureusement le ‘cas où’ est arrivé» a-t-il expliqué rappelant que «Romans-sur-Isère est une commune de 34.000 habitants et qu’habituellement il y a 85 policiers au commissariat». 

«C’est un tout petit commissariat avec une cité extrêmement difficile à gérer, avec 40-50 individus très violents qui toute l’année sèment la terreur dans cette cité», a-t-il poursuivi ajoutant que les forces de l’ordre ont senti qu’à «à travers les épisodes dramatiques qui se sont passés la semaine dernière avec le décès de Thomas que des individus allaient peut-être venir dans cette cité pour en découdre. Les policiers ont été extrêmement réactifs et il faut les en féliciter.»

Ce dimanche, sur ordre du ministère de l'Intérieur, des effectifs de la CRS 8 vont être envoyés dans la Drôme, après les incidents à Romans-sur-Isère.

Des «cortèges spontanés en hommage à Thomas»

Cet événement survient alors que des jeunes suspects impliqués dans les violences ayant conduit au décès de Thomas ont été présentés au parquet de Valence. Cette semaine, neuf suspects ont été arrêtés, dont un individu de 20 ans considéré comme l'auteur des coups mortels.

Très active sur les réseaux sociaux depuis l'incident, l'extrême droite a également diffusé des vidéos de «cortèges spontanés en hommage à Thomas avec des drapeaux français», affirmant que ces scènes ont eu lieu à Valence ce vendredi 24 novembre en soirée.

Une manifestation interdite de l'extrême droite à Lyon a entraîné une arrestation jeudi 23 novembre, selon la préfecture du Rhône.

Par ailleurs, des messages islamophobes, contenant des menaces de mort et revendiquant «Justice pour Thomas, ici on est en France», ont été découverts samedi matin sur les murs de la mosquée de Cherbourg-en-Cotentin (Manche).

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