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Professeure menacée pour avoir utilisé une image du rappeur Soprano dans un cours : la justice se prononce en appel ce mardi

La cour d'appel de Versailles doit rendre, ce mardi 23 janvier, son arrêt concernant un père de famille de Trappes (Yvelines) accusé d'avoir harcelé en 2021 une enseignante de SVT qui avait utilisé une image du rappeur Soprano dans un cours.

L'affaire avait défrayé la chronique il y a trois ans. Ce mardi 23 janvier, la cour d'appel de Versailles doit rendre son arrêt dans l'affaire concernant un père de famille de Trappes (Yvelines), accusé d'avoir harcelé en 2021, sur fond d'accusation de racisme, une enseignante de Sciences de la vie et de la Terre (SVT) qui avait utilisé une image du rappeur Soprano dans un cours.

Lors du procès en appel, qui s'est tenu en décembre dernier, l'homme avait contesté les faits de harcèlement, pour lesquels il avait été condamné à six mois de prison ferme en première instance. Une peine jugée par d'aucuns sévère mais qui s'inscrivait dans le sillage de l'assassinat de Samuel Paty, commis un an plus tôt.

Pour rappel, la professeure de SVT, et qui avait dans sa classe la fille du mis en cause, avait utilisé un montage sur l'évolution de l'Homme où étaient associées une image de singe et une photo du chanteur Soprano.

Il s'était dit «choqué par le cours»

Le père de famille, qui dit avoir été «choqué» par le cours où apparaissait ce montage, l'avait qualifié de «raciste» dans un post sur Facebook en février 2021, quelques mois après l'assassinat de Samuel Paty dans le même département, à Conflans-Sainte-Honorine le 16 octobre 2020.

L'enseignante de SVT, qui a depuis changé d'établissement comme de région et n'était pas présente devant la cour d'appel, avait assuré utiliser une photo du rappeur français d'origine comorienne «pour intéresser les élèves».

«Sur le coup, j'ai trouvé ça raciste», avait expliqué devant la cour le père de famille, qui avait également été condamné à verser 13.600 euros de dommages et intérêts par le tribunal de Versailles lors du procès initial en novembre 2021.

A cette occasion, le tribunal mentionnait notamment «le contexte de l'assassinat terroriste du professeur Samuel Paty (...) dans une situation analogue de mise en cause sur les réseaux sociaux».

Le père a rappelé cependant ne pas avoir mentionné l'enseignante dans son message initial. «A aucun moment, dans mon esprit, j'ai cru qu'il s'agissait d'une prof, je pensais que c'était un polycopié de l'Education nationale», a-t-il plaidé.

L'enseignante avait été exfiltrée de l'Île-de-France

Après avoir rencontré l'enseignante et le proviseur, il avait supprimé son post mais en avait republié un autre, où il disait qu'elle lui avait présenté ses excuses. L'enseignante, qui avait assuré avoir été «traumatisée par l'assassinat de Samuel Paty», avait déposé plainte et reçu la visite des policiers du renseignement territorial, qui lui avaient demandé «de quitter l'Ile-de-France au plus vite».

En décembre dernier, le père de famille avait admis que lors de leur rencontre, «elle était tremblante», «mais ce n'était pas de mon fait, avait-il assuré, à aucun moment je lui ai mis une pression quelconque».

Les avocats de l'enseignante, Maxime Delacarte et Stéphane Colmant, avaient de leur côté souligné l'effet que l'affaire avait eu sur leur cliente, qui avait dû «abandonner sa maison, ses amis et se reconstruire».

L'avocat de la défense Aïley Alagapin-Graillot, avait pour sa part indiqué qu'il n'existait pas «un message, une insulte pour corroborer le harcèlement» envers l'enseignante.

Le parquet, qui avait rappelé que le prévenu avait déjà été condamné à neuf reprises par le passé, avait requis la confirmation de la condamnation à six mois de prison ferme, tandis que Me Alagapin-Graillot avait plaidé la relaxe. La décision de la cour d'appel devrait donc être connue ce mardi.

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