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Islam radical : comment les prêches sont-ils contrôlés en France ?

Sept lieux de culte ont fait l’objet d’une mesure de fermeture temporaire dans l'Hexagone en 2022. [Richard BOUHET/AFP]

Le gouvernement a durci le ton concernant la lutte contre la radicalisation de l'islam dans l'Hexagone en promulguant en août 2021 la «loi séparatisme». Sur le plan opérationnel, la direction générale de la sécurité intérieure (DGSI) a en charge la surveillance et le suivi des mouvances religieuses radicales en France.

Un travail de l’ombre qui porte ses fruits ces derniers mois. Ce dimanche soir, le ministre de l’Intérieur Gérald Darmanin s’est félicité de l’intensification de la «lutte contre l’islam radical et politique suivi par la DGSI» avec «+26 % d’expulsions par rapport à 2022». D’un point de vue comptable, cela représente 44 personnes visées par une mesure d’expulsion en 2023.

Au total, sept lieux de culte ont fait l’objet d’une mesure de fermeture temporaire en 2022 et cinq associations ou groupements islamistes ont été dissous cette même année. Depuis 2014, l’action de la DGSI a permis de déjouer 57 attentats sur un total de 65 commis dans l’Hexagone.

La DGSI en charge du contrôle des dérives de l’islam radical dans les lieux de cultes 

La direction générale de la sécurité intérieure (DGSI) a en charge la prévention de la radicalisation et le contrôle des lieux de culte depuis 2018. Cette double mission implique la participation de la quasi-totalité des services de renseignement.

Le service central du renseignement territorial (SRCT) est chargé, depuis le basculement de ses missions vers la prévention du terrorisme en 2015, du suivi des mouvances religieuses radicales dans l’Hexagone, à l’exception de la région parisienne. Entre 2014 et 2020, les effectifs du SCRT et de ses antennes territoriales ont été augmentés d'environ 30 %, passant ainsi de 2.000 à 3.000 employés.

La mission du SRCT se divise en deux parties : la première liée à la surveillance des grands courants prônant un islam fondamentaliste et la seconde sur le suivi de l’influence territoriale des lieux et structures de diffusion de l'islam rigoriste, notamment au sein des lieux de culte.

A noter que la direction du renseignement de la préfecture de police (DRPP) a la responsabilité de cette tâche à Paris et dans trois départements de la petite couronne, selon un rapport de commission d'enquête du Sénat. Cette dernière exerce une surveillance active des individus présentant des signes de radicalisation et de leurs lieux de sociabilité, comme les lieux de culte.

La loi séparatisme encadre mieux les dérives de l’islam radical

Promulguée en août 2021, la «loi séparatisme» a permis d’encadrer plus strictement les conditions de création et de gouvernance des associations gérant un lieu de culte prévues par la loi de 1905. L’objectif étant ainsi de protéger ces dernières des prises de contrôle malveillantes par des groupes radicaux, selon le site vie-publique.fr.

Dans les faits, la loi oblige les associations dites mixtes, relevant de la loi du 1er juillet 1901, exerçant un culte à coller aux obligations administratives et comptables des autres associations. Cela se traduit par une déclaration requise de l'argent provenant de l'étranger et une certification des comptes dans certains cas. Aujourd'hui, plus de 90% des mosquées sont sous le régime de loi de 1901.

La «loi séparatisme» intègre également la possibilité pour les préfets de pouvoir fermer provisoirement les lieux de culte en cas d'agissements provoquant à la haine ou à la violence.

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