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«Imam en France» : quel est ce nouveau statut annoncé par Gérald Darmanin ?

Gérald Darmanin a annoncé la création d’un «statut de l’imam en France», en demandant au FORIF de «travailler sous six mois». [©Sébastien BOZON/AFP]

Afin de lutter contre les idées reçues concernant l’Islam, notamment depuis l’expulsion vers la Tunisie de l'imam Mahjoub Mahjoubi, Gérald Darmanin a annoncé ce lundi le statut «d’Imam en France».

Lutter contre l’idée que l’Islam est «une religion d’étrangers, pour les étrangers, financée par les étrangers». Il s’agit du sujet au cœur d’un discours prononcé au cours de la deuxième session du Forum de l’islam de France (FORIF), ce lundi 26 février, par le ministre de l’Intérieur, Gérald Darmanin.

L’occasion pour lui d’annoncer la création d’un «statut de l’imam en France», en demandant au FORIF de «travailler sous six mois» à sa création. Selon ses déclarations, cela répond aux espérances de nombreux musulmans et imams qui ne sont pas «correctement rémunérés». Le ministre a, par ailleurs, déclaré que «60% des musulmans en France sont nés en France» et qu’il s’agit d’une «religion française comme les autres».

Si Gérald Darmanin en a fait une priorité, cela intervient seulement quelques jours après l’expulsion de l’imam Mahjoub Mahjoubi vers la Tunisie, qui avait tenu des propos problématiques en début de mois dans sa mosquée.

Une structuration de l’Islam

Bien qu’il appartienne aux musulmans de «fixer le statut religieux» des imams, cela passe par une protection sociale, avec des imams embauchés par les mosquées ou associations, ainsi que par un niveau d’exigence linguistique et universitaire, tout en s’appuyant sur les 34 formations «laïcité» accessibles.

Concrètement, en appliquant ce statut, Gérald Darmanin espère obtenir des «cadres religieux mieux formés, dignement rémunérés et pleinement insérés dans la société française». Il a, par ailleurs, plaidé pour une structuration de l’Islam qui «vienne des départements» à l’instar de ce qui a déjà été réalisé dans «plus de 40» d’entre eux.

Cela passe donc par un renforcement de «l’offre de formation», dans sa dimension «théologique et profane, ce qui n’est pas le rôle de l’État», a-t-il expliqué. Le ministre de l’Intérieur a donc encouragé le FORIF à s’organiser «comme il y a une fédération des protestants» en France.

Plusieurs promesses

D’autre part, Gérald Darmanin a également exprimé sa volonté d’avancer sur la question des carrés confessionnels dans les cimetières, «d’ici le 1er juillet, nous ferons en sorte que l’accès à une sépulture ne soit plus un sujet pour nos compatriotes», a-t-il promis.

Il a ensuite fait part du doublement à un million d’euros par an des fonds alloués à la sécurisation des lieux de cultes musulmans. En effet, en 2023, «les actes antimusulmans ont augmenté de près de 30 %», avec 242 faits recensés. Le ministre a précisé que plus de la moitié de ces actions avaient été commises au cours des trois derniers mois.

Cela montre selon lui que «le conflit au Proche-Orient a des résonances évidentes sur notre sol». Il en a aussi profité pour saluer la naissance en février de l’Association de défense contre les discriminations et les actes antimusulmans (ADDAM). Celle-ci a pour vocation d’assurer une meilleure remontée de ces actes «qui sont manifestement encore sous-estimées».

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