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Salon de l’agriculture 2024 : RN, guerre en Ukraine, crise agricole… Ce qu’il faut retenir de l’intervention de Gabriel Attal

Le Premier ministre a accusé les responsables du Rassemblement national d'être les «passagers clandestins» de la crise agricole. [AFP]

Le Premier ministre, Gabriel Attal, est de nouveau au Salon de l'agriculture, ce mardi. Après le passage mouvementé d’Emmanuel Macron, il n'a pas hésité à calmer les tensions.

Gabriel Attal est arrivé ce mardi au Salon de l'agriculture dans un calme qui contrastait avec le tumulte qui avait accompagné son inauguration samedi par Emmanuel Macron. «C'est très important de se parler», a redit le Premier ministre, peu après son arrivée vers 7h, à un éleveur qui lui confiait «attendre beaucoup» de l'exécutif pour sa profession. Au micro de RTL, le chef du gouvernement a tenu à répondre aux nombreuses interrogations des Français. 

Le RN, «les passagers clandestins de la crise agricole»

Il a accusé les responsables du Rassemblement national d'être les «passagers clandestins» de la crise agricole, pointant leur «incohérence absolue». Marine Le Pen et Jordan Bardella «viennent butiner sur cette crise, expliquer qu'ils auraient toutes les solutions», a estimé le chef du gouvernement sur RTL. Mais en «40 ans», le RN n'a «absolument rien fait, rien proposé», a-t-il ajouté.

«Qu'est-ce qu'elle a fait Marine Le Pen depuis 20 ans au Parlement européen? Est-ce qu'il y a eu une proposition de résolution ou une proposition d'amendement? Rien, rien du tout», a déploré Gabriel Attal. «Il y a une incohérence absolue du Rassemblement national qui vote pour la PAC (Politique agricole commune) une fois, contre la PAC la fois suivante. Quand on fait la réforme de l'assurance récolte, ils ne sont pas dans l'hémicycle pour la voter. Quand on met en place la loi Egalim, ils ne la votent pas», a-t-il énuméré. Il a souhaité distinguer le «malaise» et la «détresse» des agriculteurs des actions menées samedi par certains d'entre eux, «instrumentalisées» selon lui par le RN.

Guerre en Ukraine

Gabriel Attal a répété «qu'on ne peut rien exclure dans une guerre» qui se tient «au cœur de l'Europe» y compris l'envoi de troupes au sol, comme Emmanuel Macron l'a évoqué la veille.

«Il n'y a pas de consensus aujourd'hui pour envoyer de manière officielle, assumée et endossée des troupes au sol. Mais en dynamique, rien ne doit être exclu», avait expliqué le président français. Le Premier ministre a rappelé «qu'il y a deux ans», de nombreux pays «excluaient d'envoyer des armes» y compris de défense aux Ukrainiens. «On est aujourd'hui à envoyer des missiles à longue portée pour soutenir les Ukrainiens face à cette agression», a-t-il ajouté.

Les semeurs de chaos

Le RN «instrumentalise» la colère des agriculteurs pour «semer une forme de chaos», a-t-il dénoncé. « Nos agriculteurs, nos éleveurs, nos pêcheurs, se lèvent tous les matins très tôt pour nourrir les Français et je ne les mélange pas avec les semeurs de chaos qui ont voulu perturber la visite du président », a-t-il martelé.

Prix plancher 

Le Premier ministre est par ailleurs revenu sur la mise en place de «prix plancher» sur les matières premières agricoles évoquée samedi par Emmanuel Macron

«On va faire en sorte que des indicateurs de coûts de production qui existent, ils sont dans la loi, (...) puissent être la base de la construction du prix», a-t-il expliqué, espérant un projet de loi à l'été pour une entrée en vigueur l'année prochaine.

«Ça n'a rien à voir avec la proposition de la France insoumise, qui veut transformer nos agriculteurs en fonctionnaires et nationaliser la grande distribution», a-t-il assuré. «Entre l'URSS et le Far West, il y a un équilibre», a-t-il ajouté.

Assurance-chômage 

Gabriel Attal a promis ce mardi de «continuer à réformer» afin de «réduire nos déficits» en se disant favorable à ce qu'on «rouvre le chantier» de l'assurance chômage pour avoir «un modèle social qui incite davantage à l'activité».

«C'est évidemment une priorité de réduire nos déficits, d'assainir nos comptes pour les générations futures (...) Oui, on va continuer à réformer», a déclaré le Premier ministre sur les critiques d'Edouard Philippe à cet égard.

Ce dernier avait regretté lundi que la France «ne réforme pas grand chose», dans un entretien à L'Opinion où il s'inquiète de l'état des finances publiques et appelle à considérer la dette comme une «obsession politique».

«Je le rejoins totalement dans le fait que c'est évidemment une priorité de réduire nos déficits», a répondu Gabriel Attal, en marge d'une visite qui doit durer toute la journée au Salon de l'agriculture A cette fin, Gabriel Attal a confirmé être favorable «à rouvrir le chantier» de l'assurance chômage du fait du ralentissement économique qui devrait creuser les dépenses et ralentir les recettes.

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