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50 ans du GIGN : le jour où le groupe d'intervention a mené l'assaut mythique pour sauver les otages de l'Airbus à Marignane

Le cockpit de l'Airbus A300 après l'intervention du GIGN. [GEORGES GOBET / AFP]

L’assaut mythique du GIGN en décembre 1994 à Marignane a contribué à la reconnaissance de ce corps d’élite qui célèbre ses 50 ans ce vendredi. Retour sur 54 heures de tensions.

Une reconnaissance nationale pour le GIGN qui fête son cinquantenaire ce vendredi 1er mars. Le 25 décembre 1994, un Airbus A300 est pris en otage par des terroristes. Au terme de 54 heures d’opération, le GIGN lancera un assaut pour libérer les passagers et neutraliser les terroristes.

Le vol AF8969 est au départ d’Alger en direction de Paris le 24 décembre 1994. Vers 11h du matin, peu de temps avant le décollage, quatre hommes se présentant comme appartenant au personnel des pistes pénètrent dans l’appareil. C’est là que commence la célèbre prise d’otage. À bord, les 227 passagers et les 12 membres de l’équipage se retrouvent à la merci de quatre membres du Groupe islamique armé (GIA). 

Les relations franco-algériennes encore tendues

Tout juste 32 ans après la signature des Accords d'Évian, qui mettaient fin à la guerre et conféraient son indépendance à l'Algérie, les relations diplomatiques entre la France et son ancienne colonie étaient alors restées tendues. 

Des tensions qui ont considérablement retardé l'action du GIGN puisque les autorités algériennes ont d'abord refusé l'intervention de forces françaises sur son territoire national. Les négociations ont alors été confiées en premier lieu aux autorités algériennes.

Le 25 décembre, le bilan faisait déjà état de deux morts. Un policier algérien et un ressortissant Vietnamien. Les revendications des terroristes du GIA étaient simples. Ces derniers souhaitaient le décollage de l'avion en direction de la France. 

Ce même-jour, un ressortissant français du nom de Yannick, a été choisi pour se faire la voix des terroristes auprès des autorités. L'otage leur a indiqué qu'une nouvelle personne sera tuée si l'avion n'a pas pu quitter l'aéroport d'Alger à 21h30. 

À 21h31, Yannick est abattu par les terroristes. 

Cette mort tragique a alors permis d'accélérer le processus permettant au GIGN d'entrer en scène. Le Premier ministre de l'époque, Edouard Balladur, était monté au créneau et, avait pris à partie la communauté internationale, en menaçant l'Algérie de la tenir pour responsable si d'autres Français venaient à mourir de la main des terroristes. 

Le vol AF8969 avait pris enfin son envol à 2h20, le 26 décembre en direction de la France. Si sa destination souhaitée était Paris, l'appareil a dû s'arrêter à Marseille faute de kérosène suffisant pour poursuivre le voyage. 

17 minutes d'assaut 

Déjà présente sur place, l'unité du GIGN commandée par Denis Favier, avait déjà commencé à préparer sa stratégie. Les négociations étaient relancées mais après un nouvel échec de ces dernières, l'assaut est ordonné en début d'après-midi. 

Denis Favier a donc lancé l'assaut à 17h12 le 26 décembre. Ce dernier a duré 17 minutes. Entrée par trois portes différentes, les hommes de l'unité d'élite ont éprogressé lentement et délivré l'ensemble des otages. Les tirs ont fusé et neuf militaires français ont été blessés. Les terroristes réfugiés dans le cockpit ont tous fini par être abattus. 

«Marignane a été filmé avec LCI qui avait pu placer une caméra. Tout le monde a vu une unité montée à l’assaut d’un avion dans lequel il y avait quatre types déterminés qui avaient exécuté froidement des otages à Alger et qui étaient lourdement armés. Cet assaut a bien évidemment impacté l’inconscient collectif», s’est fièrement remémoré Christian Prouteau, fondateur du GIGN.

Si le GIGN, fête ses 50 ans ce 1er mars, l'assaut mythique de l'Airbus A300 à Marignane célèbrera ses 30 ans en décembre prochain. 

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