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Imam Iquioussen : le tribunal rejette sa demande d'annulation de son arrêté d'expulsion au Maroc

Fin juillet 2022, le ministre de l'Intérieur avait annoncé l'expulsion de Hassan Iquioussen. [KENZO TRIBOUILLARD / AFP]

Le tribunal administratif de Paris a rejeté ce lundi 11 mars la demande d'annulation de l'arrêté d’expulsion de l'imam marocain Hassan Iquioussen, une décision dont Gérald Darmanin avait fait en 2022 un symbole de la lutte du gouvernement contre les «discours séparatistes».

Le tribunal administratif a indiqué dans un communiqué, publié ce lundi 11 mars, avoir rejeté la demande de l'imam Hassan Iquioussen visant à annuler la décision d'expulsion vers le Maroc, prise par le ministre de l'Intérieur Gérald Darmanin le 29 juillet 2022. 

Pour justifier cette décision, la justice a considéré que l'imam avait commis des actes répétés de provocation explicite et délibérée à la discrimination, à la haine ou à la violence envers les juifs, les femmes et les non-musulmans. Ces actes justifient «son expulsion, en dépit de ses attaches familiales en France, où il réside depuis sa naissance».

«Un discours prosélyte» 

Fin juillet 2022, le ministre de l'Intérieur avait annoncé l'expulsion de Hassan Iquioussen, prédicateur du Nord fiché S, pour sûreté de l'Etat, par les services de renseignement.

L'arrêté signé par le ministre lui reprochait «un discours prosélyte émaillé de propos incitant à la haine et à la discrimination et porteur d'une vision de l'islam contraire aux valeurs de la République».

Mais l'imam était introuvable au moment où l'arrêté d'expulsion avait été validé par le Conseil d'Etat le 31 août 2022. Il avait fui en Belgique avant d'y être interpellé, puis expulsé vers le Maroc en janvier 2023.

Le 26 février, le tribunal administratif, qui avait suspendu en urgence début août 2022 l'expulsion, a étudié l'affaire sur le fond, un recours en excès de pouvoir dans lequel le requérant de 59 ans demande notamment un titre de séjour.

Il a été question lors de l'audience de savoir si les propos et vidéos de Hassan Iquioussen, entre 2003 et 2019, portaient ou non atteinte à la sûreté de l'Etat.

Le ministère de l'Intérieur a estimé que l'arrêté d'expulsion était justifié par la réitération sur plusieurs années d'un «discours systématique», «sans nuance» et antisémite.

Né en France, l'imam Iquioussen avait décidé à sa majorité de ne pas opter pour la nationalité française. Il affirme y avoir renoncé à 17 ans sous l'influence de son père et avoir ensuite tenté en vain de l'obtenir. Ses cinq enfants et ses 18 petits-enfants sont français et implantés dans le département du Nord.

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