En direct
A suivre

Fin de vie : «Je souhaite que notre société accompagne ceux qui décident d’avoir recours à l’aide à mourir», considère le député Laurent Panifous

Le député d'Ariège défend une totale liberté de vote de la part des parlementaires en ce qui concerne le sujet «sensible» de l'aide à mourir. [MIGUEL MEDINA / AFP]

Alors que les parlementaires seront amenés au cours des prochaines semaines à discuter du projet de loi relatif à «l’aide à mourir», Laurent Panifous, député Liot de l’Ariège, référent sur cette thématique au nom de son groupe, également ancien directeur d’Ehpad, défend, auprès de CNEWS, un sujet «nécessaire», bien «qu’extrêmement sensible».

«Je suis content que le sujet arrive enfin à l’Assemblée nationale». Le 10 mars dernier, lors d’un entretien à La Croix et Libération, Emmanuel Macron annonçait la présentation à venir d’un projet de loi pour «une aide à mourir». Celui-ci tend à proposer «un autre chemin possible» pour les personnes «que l’on ne peut pas soulager», fixant des critères «très précis et stricts».

Pour Laurent Panifous, député Liot de l’Ariège, spécialiste de ces questions pour son groupe, l'arrivée de ce texte au Palais-Bourbon est une avancée considérable. «A mes yeux, c’est un sujet nécessaire et extrêmement sensible, déclare-t-il à CNEWS. Je considère qu’il y a un vrai trou dans la raquette en ce qui concerne les personnes en fin de vie. La loi Claeys-Leonetti a été une avancée majeure. Les soins palliatifs, quand ils sont bien organisés avec les moyens suffisants, peuvent répondre à l’essentiel des problèmes, mais il existe malgré tout certaines situations qui nécessitent autre chose».

L’élu, qui a également été directeur d’un Ehpad, s’est enthousiasmé de l’ouverture d’un débat visant à «donner une liberté» à «des personnes qui se sont vues diagnostiquer une maladie incurable à court ou moyen terme», pour qui le quotidien est devenu une souffrance insupportable. «Aujourd’hui se suicider n’est pas interdit mais ce que j’aimerais c’est que notre société puisse dire à ces gens-là "la société va vous accompagner dans un geste qui est votre choix"», a-t-il considéré.

«Je ressens un malaise. Il doit pouvoir s’exprimer»

Présenté en Conseil des ministres en avril prochain, pour un début de travail parlementaire le 27 mai, selon Gabriel Attal, ce projet de loi divise les députés. «L’Assemblée nationale ne semble pas totalement calée avec la volonté des Français. Je ressens un malaise, a analysé Laurent Panifous. Il faut qu’il s’exprime. J’estime qu’il est normal que sur un sujet aussi sensible on ne soit pas d’accord, y compris au sein de la même famille politique».

Anticipant des différences, le député ariégeois a défendu une totale liberté de vote. «Avec l’aide à mourir, on touche à l’intime. Il faut que le vote soit un vote de conviction et pas celui d’un groupe».

Un respect des soignants

Cette aide active à mourir suscite l’inquiétude de certains soignants. Alors que l’hypothèse d’une clause conscience est évoquée dans le futur texte, Laurent Panifous s’est dit à l’écoute des médecins. «Le mot respect va revenir beaucoup, vis-à-vis des opinions de ceux qui vont voter ce texte, mais aussi à l’encontre des soignants».

De cette volonté de «liberté», l’élu a rencontré un grand nombre de soignants, faisant même évoluer sa réflexion. «J’ai écouté les soignants. Certains me disaient qu’ils n’avaient pas fait des études de médecine pour faire ce geste. Cela m’a fait énormément réfléchir», concède-t-il.

Le député considère ainsi que «ce n’est pas au législateur d’imposer ce geste aux médecins», assurant «militer» pour que le texte accompagne vers «l’aide à mourir et non l’euthanasie comme en Belgique».

À suivre aussi

Ailleurs sur le web

Dernières actualités