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Explosion du déficit public : doit-on s’attendre à une hausse des impôts ?

Le gouvernement a promis de grosses économies dans les finances publiques pour limiter le déficit de la France, mais sans toucher aux impôts Le gouvernement a promis de grosses économies dans les finances publiques pour limiter le déficit de la France, mais sans toucher aux impôts. [JOËL SAGET / AFP POIDS]

Si le ministre de l’Économie, Bruno Le Maire, refuse catégoriquement d’augmenter les impôts, des voix s’élèvent au sein de la majorité pour engager une discussion sur une hausse ciblée des prélèvements obligatoires.

Bruno Lemaire reste inflexible, mais au sein de la majorité, tous ne partagent pas la même ligne. Le ministre de l’Économie a de nombreuses fois répété qu’aucune hausse d’impôts n’est à l’ordre du jour, malgré les économies de 10 milliards d’euros sur les dépenses de l’État annoncées par le gouvernement. 

L’Insee doit par ailleurs annoncer ce mardi 26 mars le déficit public de 2023, qui devrait être supérieur aux 4,9% du PIB initialement prévus. Le déficit est la différence entre les dépenses et les recettes, et plusieurs voix se font entendre au sein de la majorité pour ne pas écarter les impôts des leviers possibles pour limiter ce déficit. 

C’est notamment ce qu’a défendu François Bayrou, invité de RTL ce lundi matin. «La question qui se pose c'est comment équilibrer nos finances publiques mieux que nous le faisons à l'heure actuelle sans casser la croissance. Il faut d'abord savoir où nous mettons nos moyens», a-t-il affirmé, ajoutant qu’une «discussion peut être ouverte» sur la hausse des impôts. 

«Le ministre de l'Économie et des Finances est en train de préparer le budget de l'année prochaine (...) Il est bon que le gouvernement et les parlementaires s'asseyent autour de la table et qu'ils explorent librement», a-t-il défendu. 

Bruno Lemaire reste sur sa ligne

Vendredi 25 mars, la présidente de l’Assemblée nationale, Yaël Braun-Pivet, a elle aussi évoqué la piste d’une hausse d’impôts, notamment pour les entreprises réalisant des «superprofits», ou versant des «superdividendes». «Nous devons nous interroger sur nos recettes, y compris sur la possibilité de taxer les superprofits dans les grandes entreprises ou les rachats d'actions», a insisté Mme Braun-Pivet vendredi dans une interview pour le Figaro.

Le même jour, le ministre de l’Économie Bruno Le Maire a toutefois réaffirmé que «les impôts n’augmenteront pas», rappelant que c’était «un engagement pris avec le président de la République». Interrogé sur ce sujet à Bruxelles en fin de semaine, Emmanuel Macron a quant à lui botté en touche. Il a renvoyé à la «stratégie» que le gouvernement doit annoncer la «semaine prochaine». «Je ne vais pas préempter les solutions techniques», a éludé le chef de l’Etat.

Certains économistes ne voient cependant pas comment ramener le déficit sous les 3% en 2027, comme promis par le gouvernement, alors que le déficit de 2023 devrait dépasser les 5%, sans toucher aux impôts. «Ça va être très difficile à atteindre», a notamment déclaré à l’AFP l’économiste Mathieu Plane, qui conseille de renoncer à l’objectif de 3% en 2027, puisque cela nécessiterait des coupes «extrêmement importantes» dans les dépenses publiques, ce qui pourrait avoir «de gros impacts sur le pouvoir d'achat, la situation des entreprises et des investissements». 

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