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«L'Origine du monde» : deux femmes mises en examen après avoir tagué l’œuvre de Gustave Courbet

L’œuvre était «protégée par une vitre», a précisé la direction de la communication du musée. [Jean-Christophe Verhaegen / AFP]

Au lendemain des tags commis sur cinq oeuvres du Centre Pompidou-Metz, dont «L’Origine du monde» du peintre Gustave Courbet, deux femmes ont été mises en examen mardi 7 mai.

Coupables d'avoir dégradé une oeuvre d'art. Deux femmes ont été mises en examen mardi 7 mai dans le cadre d'une information judiciaire ouverte après que cinq oeuvres du Centre Pompidou-Metz ont été taguées, notamment «L’Origine du monde» de Gustave Courbet (1866), a-t-on appris auprès du parquet.

Dans le détail, les deux femmes nées respectivement en 1986 et 1993, «ont été mises en examen notamment pour dégradation en réunion d'un bien culturel et vol en réunion d'un bien culturel», a précisé Yves Badorc, procureur de la République à Metz.

«Elles sont toutes les deux placées sous contrôle judiciaire avec interdiction du département de la Moselle et interdiction de contact» entre elles, a-t-il poursuivi.

questionner les limites de la liberté de création des femmes

L'avocate de l'artiste performeuse Eva Vocz, l'une des deux femmes poursuivies, a néanmoins regretté sa mise en examen «de façon la plus sévère», une décision prise «contre toute attente», selon un communiqué. L'avocate avait argumenté en faveur du statut plus favorable de témoin assisté.

«Eva Vocz et Laure Pépin interpellent Madame la ministre de la Culture, Rachida Dati, sur les violences sexuelles subies par nombre de femmes dans l'industrie artistique», a indiqué l'avocate Dominique Beyreuther. «Ce geste pictural dans le cadre de la performance (au Centre Pompidou-Metz) vient questionner les limites de la liberté de création des femmes. Il faut l'entendre comme un cri», a-t-elle ajouté.

Par ailleurs, une des oeuvres «pourrait avoir été atteinte dans son intégrité, parce qu'elles n'étaient pas toutes protégées, mais ce n'est pas "L'Origine du monde", qui était protégée par une vitre», a indiqué le procureur. «Ce sera à vérifier dans le cadre de l'information judiciaire».

Ces mises en examen font suite au visionnage d'une vidéo transmise lundi par la performeuse franco-luxembourgeoise Deborah de Robertis, dans laquelle on peut voir une femme taguant à la peinture rouge la célèbre représentation d'un sexe féminin - protégée par une vitre - ainsi qu'un autre tableau. On les voit ensuite scander «Me Too», bombes de peinture à la main, avant d'être entraînées vers la sortie par des agents de sécurité.

Une troisième personne, qui n'a pas été interpellée, pourrait selon procureur de la République à Metz, être à l'origine du vol d'une oeuvre d'Annette Messager, une broderie rouge sur tissu baptisée «Je pense donc je suce» (1991).

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