En direct
A suivre

Afrique : des archéologues mettent au jour la plus ancienne structure en bois connue au monde, vieille d’un demi-million d’années

Les recherches n’ont pas pu déterminer quelle lignée humaine était à l'œuvre. [Larry Barham/University of Liverpool/Handout via REUTERS]

D’après une étude parue cette semaine, des archéologues ont mis au jour en Afrique la plus ancienne structure en bois connue au monde, vieille de près d’un demi-million d’années.

Une découverte qui rebat les cartes de notre connaissance des premiers hommes. Exceptionnellement bien préservée, une structure en bois âgée d’environ 500.000 ans et plus vieille que les premiers homo sapiens connus a été mise au jour par des archéologues en Afrique, d’après une étude parue mercredi dernier.

En effet, cette construction complexe a été découverte sur le site préhistorique des chutes de Kalambo dans l'actuelle Zambie, et date d'au moins 476.000 ans, avant l'apparition supposée de notre propre espèce, Homo sapiens.

Cette construction est constituée de deux rondins emboîtés, reliés transversalement par une entaille pratiquée intentionnellement afin de construire une structure, probablement la fondation d'une plate-forme surélevée, d'un passage ou d'un habitat, selon l'étude publiée dans Nature. Une collection d'outils en bois, dont un bâton de fouille, a également été mise au jour sur le site. Cette découverte est d’autant plus rare, qu’il est difficile de préserver le bois avec le temps.

Alors que la plus ancienne structure en bois connue à ce jour datait de «seulement» 9.000 ans, Larry Barham, professeur à l'Université britannique de Liverpool et premier auteur de l'étude ne s'attendait pas à trouver un tel trésor en fouillant le site préhistorique de Kalambo, situé au bord sur la rivière du même nom, au-dessus de chutes d'eau hautes de 235 mètres.

Qui a construit la structure ?

D’autant plus que les dépôts sont si anciens, qu’ils ne correspondent pas à l’époque à laquelle vivait l’homo sapiens, dont les plus anciens fossiles remontent à environ 300.000 ans. Or les recherches n’ont pas pu déterminer quelle lignée humaine était à l'œuvre, mais l’archéologue Barham n’a toutefois pas exclut l’hypothèse d'avoir affaire à homo heidelbergensis, une espèce éteinte qui a vécu entre environ 700.000 et 220.000 ans avant notre ère.

A part le fossile d'un crâne d'homo heidelbergensis, découvert en Zambie dans les années 1920, «il n'y a pas d'autre homininé connu dans la région». La découverte a, quoiqu'il en soit, «changé sa vision» de nos premiers ancêtres. «Ils ont utilisé leur intelligence pour transformer leur environnement et se faciliter la vie, ne serait-ce qu'en fabriquant une plate-forme pour s'asseoir en bord de rivière», a décrypté l'archéologue.

«Le fait qu'ils aient pu travailler le bois à grande échelle suppose des capacités cognitives comme la planification, la visualisation du produit fini avant sa conception, le déplacement des objets mentalement dans l'espace», a observé la préhistorienne Sophie Archambault de Beaune, professeure à l'Université Jean Moulin Lyon 3, qui n'a pas participé aux travaux.

De plus, selon les auteurs de l'étude, la structure était propice à «une occupation durable» de par la présence d’une source d’eau pérenne et de la forêt, ce qui «remet en question l'idée selon laquelle ces premiers hommes étaient nomades». 

À suivre aussi

Ailleurs sur le web

Dernières actualités