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2013, année des cessions pour Lagardère

L'entrée du siège du groupe Lagardère [Joel Saget / AFP/Archives] L'entrée du siège du groupe Lagardère [Joel Saget / AFP/Archives]

Pour le groupe français Lagardère, 2013 pourrait enfin être l'année des cessions, avec la vente de ses parts dans le géant européen de l'aéronautique EADS et dans Canal+ France, souvent annoncées dans le passé et remises sur le devant de la scène.

Arnaud Lagardère, gérant commandité du groupe, a redonné vie mardi à ces deux serpents de mer devant des analystes à l'occasion de la publication des résultats de l'entreprise pour le troisième trimestre.

Cherchant à rassurer le marché et ses actionnaires, le patron de Lagardère a lui-même annoncé le retrait "très probable" de sa société du capital d', dont il préside le conseil d'administration depuis juin en vertu d'un pacte conclu en 2007 entre Paris et Berlin.

Lagardère et l'Etat français sont actionnaires d'EADS à hauteur de 22,35%, Daimler exerçant 22,35% des droits de vote pour l'Allemagne.

Le programme du futur A350, "de mieux en mieux engagé tout comme celui de (l'avion de transport militaire) A400M", donne à Lagardère une "fenêtre" pour céder sa participation de 7,5% dans l'avionneur, a expliqué son patron.

Devant les mêmes analystes, le groupe a relancé un autre projet, souvent différé ou avorté: la cession des 20% qu'il détient dans Canal+ France au premier ou second trimestre 2013.

Le directeur financier Dominique D'Hinnin a ainsi évoqué des "discussions assez intensives" avec la filiale de Vivendi, en vue de l'introduction en Bourse de cette participation estimée à environ 1,2 milliard d'euros.

Au printemps dernier, M. Lagardère avait remis en piste l'option d'une introduction en Bourse. L'entrée en Bourse est "l'une des seules manières pour nous de sortir de cet investissement, qui reste une priorité", avait-il dit.

Lagardère veut désormais créer "les meilleures conditions possibles" pour cette opération, en fonction du contexte macroéconomique et de l'état du marché.

Les IPO réalisées ces derniers temps sur la place parisienne sont "peu nombreuses et de petite ampleur, mais le marché n'est pas totalement fermé comme il l'était il y a un an", a souligné le directeur financier.

Au printemps, il avait émis l'hypothèse que l'introduction en Bourse puisse intervenir avant la fin 2012. En relançant le projet, M. D'Hinnin a estimé que cela restait "une opération délicate".

"Lagardère nous a déjà si souvent annoncé cette opération qu'il vaut mieux rester prudent", a déclaré à l'AFP une source proche du dossier.

En début d'année, le groupe avait dû se résoudre à passer près de 900 millions d'euros de dépréciations d'actifs dans ses comptes 2011, liées aux contre-performances de son activité dans le sport, mais aussi à la perte de valeur - estimée à plus de 300 millions - de ses titres Canal+ France.

Ces corrections massives de valeur avaient largement contribué à la perte nette de plus de 700 millions enregistrée en 2011.

"Seule la perspective d'une IPO (introduction en Bourse) prochaine de Canal+ et d'un retour de +cash+ aux actionnaires pourrait offrir la perspective d'une réduction de la décote" dont souffre le groupe par rapport à sa valeur comptable, avait alors estimé le courtier CM-CIC.

Au troisième trimestre, la société a accusé un petit repli de son activité dans un marché publicitaire très tendu, avec un chiffre d'affaires consolidé de 1,9 milliard d'euros (-1%). Mais elle a confirmé son objectif annuel de "stabilité" du résultat opérationnel de ses activités médias.

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