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Madagascar : enquête internationale sur les exactions

Un Malgache conduit un zébu, le 12 décembre 2005 [Marco Longari / AFP/Archives] Un Malgache conduit un zébu, le 12 décembre 2005 [Marco Longari / AFP/Archives]

Une enquête internationale va être ouverte sur l'opération militaire lancée depuis deux mois contre les voleurs de zébus dans le Sud, au cours de laquelle des exactions auraient été commises selon Amnesty International, a annoncé mercredi le Premier ministre.

"Des enquêtes mixtes vont être menées par le gouvernement et la communauté internationale pour qu'il n'y ait pas de doutes et d'interrogations sur ce qui s'est passé sur place", a déclaré le Premier ministre Omer Beriziky.

Il n'a pas précisé quelle instance internationale allait être associée à l'enquête, mais s'exprimait juste après avoir rencontré des représentants de la communauté internationale dont l'Union européenne, le Programme des Nations Unies pour le développement (PNUD) et la France.

"L'ONU sera impliquée dans cette enquête", a indiqué à l'AFP Oumar Kane, représentant sur place du Haut Commissariat aux droits de l'homme.

Amnesty International a accusé les forces de l'ordre d'avoir commis des exactions sur la population durant leur opération de rétablissement de l'ordre et a appelé à "mettre fin aux massacres et à enquêter sur les forces de sécurité".

"Nous entendons parler de personnes et de populations sanctionnées et persécutées dans le Sud. Ces mauvais traitements pourraient constituer des atteintes aux droits de l'homme d'une ampleur choquante", a souligné l'ONG, évoquant des villageois brûlés vifs dans l'incendie de leur maison et des exécutions sommaires.

Une vaste opération menée dans le Sud a conduit à la mort de 40 "dahalos" (voleurs de zébus) et d'un villageois, selon la gendarmerie.

L'Etat Major malgache a réfuté les accusations d'Amnesty et dit n'avoir abattu que des dahalos.

Les régions d'Atsimo-Atsinanana et d'Anosy vivent depuis plus de six mois au rythme de la difficile traque de ces bandits spécialisés dans le vol de zébus à grande échelle, dont le transport est aidé par des fraudes diverses.

Pratique ancestrale locale, considérée comme un signe de virilité dans certaines sociétés du sud de Madagascar, le vol de zébus a changé de nature, par sa violence, son ampleur et le trafic qu'il alimente.

La violence liée au trafic des animaux a atteint un niveau jamais vu et s'est muée en un cycle de combats meurtriers dans lesquels sont impliqués les villageois et les forces de l'ordre.

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