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Bras de fer à l'ONU autour de l'accord nucléaire iranien

Photo fournie par les services du président iranien Hassan Rohani prise le 19 septembre 2017 au siège des Nations unies à New York [HO / Iranian Presidency/AFP] Photo fournie par les services du président iranien Hassan Rohani prise le 19 septembre 2017 au siège des Nations unies à New York [HO / Iranian Presidency/AFP]

L'Iran défend sa cause mercredi à l'ONU face aux Etats-Unis, tentés par une mise en cause de l'accord nucléaire conclu avec Téhéran, au risque d'une nouvelle crise au moment où le monde tente d'empêcher la Corée du Nord d'acquérir l'arme atomique.

Le bras de fer est au menu d'une réunion à New York des pays signataires du texte historique de 2015, qui donnera lieu à la première rencontre entre le secrétaire d'Etat américain Rex Tillerson et son homologue iranien Mohammad Javad Zarif depuis le changement d'administration américaine en janvier.

Quant au président iranien Hassan Rohani, il doit lui s'exprimer devant l'Assemblée générale des Nations unies, au lendemain d'un discours très acrimonieux de Donald Trump à l'égard de Téhéran.

Un «discours haineux et ignorant»

L'Iran est un «Etat voyou» qui déstabilise le Moyen-Orient en exportant «la violence, le bain de sang et le chaos», a fustigé le président américain. Un «discours haineux et ignorant», a répliqué le chef de la diplomatie iranienne.

Au-delà des attaques verbales entre deux pays qui ont rompu leurs relations diplomatiques en 1980, c'est le sort de l'accord conclu par les grandes puissances (Etats-Unis, Chine, Russie, France, Royaume-Uni, Allemagne) avec Téhéran, au bout d'années de tractations difficiles, qui est en jeu.

Certification 

Le président Trump doit en effet «certifier» d'ici mi-octobre auprès du Congrès que Téhéran respecte bien ses engagements censés garantir la nature exclusivement pacifique de son programme nucléaire. Une non certification ouvrirait une période de flottement de deux mois au cours de laquelle les parlementaires américains pourraient réimposer des sanctions pourtant levées dans le cadre de l'accord.

Or, son discours de mardi à l'ONU laisse penser qu'il est tenté de «déchirer» ce texte, comme il l'avait promis durant sa campagne pour la Maison Blanche. L'accord est l'un des «pires» jamais conclus par Washington, c'est «un embarras», a-t-il lancé devant les dirigeants du monde entier. «Je ne pense pas que vous ayez fini d'en entendre parler», a-t-il ajouté, sibyllin.

Les Etats-Unis ne resteront dans l'accord que si des «changements» sont «introduits», car le texte «doit vraiment être revisité», a même déclaré Rex Tillerson.

Les Etats-Unis isolés

Un retour des sanctions, casus belli pour Téhéran, risque de faire voler en éclats un pacte bâti sur leur levée progressive en échange de l'engagement iranien de ne pas se doter de l'arme atomique.

Hormis le soutien d'Israël, les Etats-Unis sont isolés, d'autant que l'Agence internationale de l'énergie atomique (AIEA), chargée de vérifier le respect des engagements iraniens, a sans cesse validé leur attitude depuis la conclusion de l'accord en juillet 2015.

L'Iran défend bec et ongles ce texte et refuse toute renégociation. Il est soutenu en cela par les Européens et le secrétaire général des Nations unies Antonio Guterres.

C'est «un accord utile, essentiel à la paix», a martelé mardi le président français Emmanuel Macron. Le dénoncer «serait une lourde erreur, ne pas le respecter serait irresponsable», a-t-il ajouté, résumant la position des autres capitales européennes.

 

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