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Netanyahou reçoit Pence avec les honneurs dûs à un «ami» d'Israël

Le vice-président américain Mike Pence et son épouse Karen à leur arrivée en Israël le 21 janvier 2018 [Jack GUEZ / AFP] Le vice-président américain Mike Pence et son épouse Karen à leur arrivée en Israël le 21 janvier 2018. [Jack GUEZ / AFP]

Le Premier ministre Benjamin Netanyahou et le Parlement israélien reçoivent lundi le vice-président américain Mike Pence avec les honneurs et la reconnaissance accordés au représentant d'une administration très bienveillante envers leur pays et ferme face à l'Iran.

Au contraire, les dirigeants palestiniens ont décidé de snober Mike Pence qui, fait exceptionnel, ne rencontrera aucun d'entre eux au cours de cette ultime étape de sa première tournée dans la région.

Les Palestiniens n'ont pas digéré la reconnaissance de Jérusalem comme la capitale d'Israël par le président Donald Trump, summum à leurs yeux d'une année de politique outrancièrement pro-israélienne.

Netanyahou a donné le ton dimanche soir. «Nous souhaitons la bienvenue au vice-président des Etats-Unis et grand ami d'Israël Mike Pence, nous l'accueillons avec chaleur et avec fierté».

Pence est reçu lundi matin au bureau du Premier ministre à Jérusalem par une garde d'honneur et une fanfare militaire, avant le début de leurs entretiens. En début d'après-midi, Mike Pence prend la parole devant le Parlement israélien. Netanyahou discutera avec son hôte de «paix et de sécurité».

«Pour ce qui est de la paix, j'ai un message à l'attention d'Abou Mazen (le président palestinien Mahmoud Abbas) il n'y a pas d'alternative au leadership américain pour mener le processus diplomatique», a-t-il dit. «Quiconque refuse de parler de la paix avec les Américains ne veut pas la paix», a-t-il ajouté.

«Nous ne fléchirons pas»

Des Palestiniens protestent à Béthleem, en Cisjordanie occupée le 21 janvier 2018 en brûlant un portrait du vice-président américain Mike Pence en visite en Israël [Musa AL SHAER / AFP]
Des Palestiniens protestent à Béthleem, en Cisjordanie occupée le 21 janvier 2018 en brûlant un portrait du vice-président américain Mike Pence en visite en Israël [Musa AL SHAER / AFP]

Netanyahou a aussi dit avoir un «message» à l'adresse de l'Union européenne : «qu'ils prennent au sérieux les déclarations du président Trump» sur l'Iran. «S'il veulent conserver l'accord nucléaire avec l'Iran, ils doivent le modifier», a-t-il dit.

Netanyahou est l'un des grands pourfendeurs de l'accord conclu en 2015 entre les grandes puissances (Etats-Unis, Chine, Russie, France, Allemagne et Royaume-Uni) et la République islamique à l'époque de l'administration Obama. Donald Trump, autre contempteur de ce pacte, a fixé le 12 janvier un ultimatum de quatre mois aux Européens pour «remédier aux terribles lacunes» de l'accord, faute de quoi les Etats-Unis réimposeront les sanctions liées au nucléaire iranien.

Devant la Knesset, Mike Pence ne devrait pas manquer de faire assaut de fermeté face à l'Iran. «Nous ne fléchirons pas dans notre détermination à faire front face au principal Etat sponsorisant le terrorisme, la dictature iranienne», a dit ce dernier dimanche, lors d'une visite surprise aux soldats américains combattant Daesh près de la frontière syrienne.

«Le président Trump a signifié clairement que les Etats-Unis d'Amérique ne permettront jamais à l'Iran d'acquérir une arme nucléaire utilisable», a-t-il déclaré.

Abbas auprès des Européens

Il a accusé l'Iran de chercher à devenir la «puissance dominante» dans la région, «sur les ruines» de l'Etat islamique, un discours de miel pour le Premier ministre Netanyahou qui ne cesse de dénoncer la menace de l'expansion iranienne.

Au cours des premières étapes de sa tournée en Egypte et en Jordanie, Mike Pence s'est aussi employé à dissiper les crispations causées par la reconnaissance de Jérusalem comme la capitale d'Israël.

«Nous comprenons que nos alliés et amis dans la région puissent avoir une différence d'opinion à ce sujet», a-t-il dit à la chaîne américaine NBC après avoir entendu le roi de Jordanie Abdallah II lui exprimer son inquiétude. «Nous sommes tombés d'accord pour ne pas être d'accord», a-t-il dit.

En rompant unilatéralement le 6 décembre avec des décennies de diplomatie américaine et avec le consensus international sur l'une des questions les plus épineuses du conflit, le président Trump a réalisé pour les Israéliens un acte «historique».

Pour les Palestiniens au contraire, il a disqualifié les Etats-Unis dans le rôle de médiateur de l'effort de paix.

Le président palestinien Mahmoud Abbas s'exprimant devant un organe de l'OLP à Ramallah en Cisjordanie occupée le 14 janvier 2018 [ABBAS MOMANI / AFP/Archives]
Le président palestinien Mahmoud Abbas s'exprimant devant un organe de l'OLP à Ramallah en Cisjordanie occupée le 14 janvier 2018 [ABBAS MOMANI / AFP/Archives]

Le président palestinien Mahmoud Abbas va chercher lundi l'appui de l'UE dans sa quête d'un Etat indépendant, et demandera à Bruxelles de «reconnaître l'Etat de Palestine», a dit dimanche à l'AFP le ministre palestinien des Affaires étrangères Ryad al-Malki.

Mike Pence lui-même est un fervent évangéliste américain et passe pour avoir joué un rôle prépondérant dans la décision de Donald Trump sur Jérusalem, largement interprétée comme une concession à cet électorat important pour le président.

Une coalition des partis arabes au Parlement israélien a annoncé qu'elle boycotterait le discours de Mike Pence à la Knesset, le qualifiant d'homme «dangereux et messianique». Les organisations palestiniennes ont appelé à la manifestation et à la grève générale mardi.

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