Les Etats-Unis et la Turquie «ne vont plus agir chacun de leur côté» en Syrie et veulent «aller de l'avant ensemble» pour surmonter leur crise actuelle, a déclaré vendredi à Ankara le chef de la diplomatie américaine.
Les deux pays ont mis en place un «mécanisme» commun qui va s'atteler à résoudre «en priorité« le sort de la ville de Minbej, où se trouvent des militaires américains, a indiqué M. Tillerson lors d'une conférence de presse à Ankara avec son homologue turc Mevlüt Cavusoglu.
Cette question empoisonne depuis plusieurs semaines les relations entre les Etats-Unis et la Turquie, Ankara ayant menacé d'étendre à cette ville l'offensive que mène l'armée turque contre la milice kurde syrienne des Unités de protection du peuple (YPG).
M. Cavusoglu a répété vendredi que son pays exigeait le retrait des YPG de Minbej en préalable à toute coopération avec Washington sur cette question. «Nous pourrons avancer avec les Etats-Unis en toute confiance après que les YPG se seront retirés (de Minbej). Il est nécessaire que les YPG sortent de là», a insisté le chef de la diplomatie turque.
Selon lui, le président turc Recep Tayyip Erdogan a exprimé de façon «explicite» les attentes de la Turquie lors d'un long entretien avec M. Tillerson à Ankara jeudi soir.
De son côté, M. Tillerson a indiqué vendredi que Washington et Ankara partageaient «les mêmes objectifs en Syrie», à savoir la défaite des groupes jihadistes et une solution politique dans ce pays déchiré par un sanglant conflit depuis mars 2011. Il a toutefois appelé une nouvelle fois la Turquie à la «retenue» dans son offensive contre les YPG dans l'enclave d'Afrine (nord-ouest de la Syrie).