En direct
A suivre

Coronavirus : pourquoi le taux de létalité est-il si différent en fonction des pays ?

Le Covid-19 est surtout dangereux pour les personnes âgées souffrant déjà de maladies graves ou chroniques. [©Thomas SAMSON / AFP]

Si l’OMS a annoncé que 3,4% des personnes contaminées par le coronavirus sont mortes dans le monde, le taux de létalité varie très fortement d’un pays à l’autre.

En France par exemple, le taux de létalité, c’est-à-dire la proportion de décès liés à une maladie par rapport au nombre total de cas atteints par la maladie, est compris entre 2 et 3%. C’est près de cinq fois plus qu’en Corée du Sud (0,6%), et presque autant qu’en Iran (2,5%), mais moins qu’en Italie, où il s’élève à 4,2%.

En Chine, le taux de létalité est de 3,8 %, mais diffère selon les provinces. A Hubei, où se trouve la ville de Wuhan, berceau de l'épidémie, le taux de létalité atteint les 4,3 %, mais il est bien moindre dans les autres provinces chinoises touchées par l’épidémie comme dans le Henan (1,7%), ou encore dans le Guandong (0,5%). Le taux de létalité dans le Hunan est même de 0,4 % et de 0,08 % dans le Zhejiang.

Inégaux face au coronavirus

Comment expliquer un tel écart ? Premièrement, il faut rappeler que le Covid-19 est surtout dangereux pour les personnes âgées souffrant déjà de maladies graves ou chroniques. Or, un Italien sur quatre à plus de 65 ans (contre seulement un Français sur cinq). La majorité des victimes dans le pays avaient plus de 80 ans, et avaient d'autres problèmes de santé quand elles ont été contaminées. Les personnes les plus vulnérables sont celles touchées par des maladies cardiovasculaires, les diabétiques, les patients souffrants de maladies respiratoires chroniques et d'hypertension, mais aussi les patients atteints d’un cancer.

Autre explication, l’engorgement des hôpitaux, qui, face à l’afflux massif de patients, n’ont plus réussi à compter les cas, ce qui tend à augmenter le taux de létalité. Dans la province de Hubei, où est apparu pour la première fois le virus, les équipes médicales n’étaient pas préparées à une telle épidémie. Mais les autres provinces chinoises et pays touchés plus tard, ont eu le temps de déployer un système de prise en charge et une logistique de réanimation à la hauteur de la crise sanitaire.

«Dans toute épidémie, il existe une tendance à surévaluer le taux de létalité dans un premier temps, puis, au fur et à mesure que l'on détecte plus largement les personnes infectées et que la prise en charge des formes sévères s'améliore, ce taux baisse», a expliqué au Monde le professeur Jean-François Delfraissy, président du conseil scientifique du réseau REACTing de l'Inserm.

À suivre aussi

Ailleurs sur le web

Dernières actualités