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Coronavirus : la course au vaccin des grandes puissances

Les laboratoires du monde entier tentent de trouver la recette du vaccin. Photo d illustration[Vincenzo PINTO / AFP]

États-Unis, Europe, Russie... Tous veulent être les premiers à trouver le remède. Une quête sanitaire comme politique.

Une course contre la montre. Depuis l’apparition du coronavirus en Chine, les laboratoires du monde entier tentent de trouver la recette du vaccin qui viendra, tant bien que mal, stopper la crise sanitaire mondiale. Alors que la deuxième vague de l’épidémie semble se confirmer dans plusieurs régions du globe, les recherches se poursuivent sans relâche.

Une compétition motivée par l’urgence, mais aussi par la gloire qui en découlerait, car le découvreur du vaccin restera dans l’Histoire, et tous en ont bien conscience.

Une lutte acharnée

Actuellement, pas moins de neuf laboratoires sont dans la dernière ligne droite, à savoir la phase III. Celle-ci consiste à tester leur vaccin sur les êtres humains à grande échelle. Parmi les concernés, on retrouve par exemple quatre laboratoires chinois ou encore le groupe britannique AstraZeneca.

Aux États-Unis, deux études portant sur 30.000 volontaires chacune sont en cours, alors que la Russie a déjà publié des résultats prometteurs. «En Europe, le vaccin le plus avancé est britannique, mais cela m’étonnerait qu’il soit sur le marché avant la fin de l’année», estime Judith Mueller, médecin épidémiologiste à l’École des hautes études en santé publique.

A l’image de la course à l’espace entre Washington et Moscou

Pour l’experte, un vaccin sera au mieux disponible fin 2020 pour les personnes à risque, et éventuellement pour le personnel soignant. Un avis partagé par l’OMS, qui table pour un accès généralisé au vaccin pour la mi-2021. Malgré tout, les avancées sont très rapides. «En temps normal, le développement d’un vaccin prend dix ans et plus, mais la coopération internationale a accéléré le processus», explique Judith Mueller, assurant qu’au niveau européen, «tout ce qui peut être comprimé l’a été» dans le respect du cadre réglementaire.

Comme l’a cependant expliqué le docteur américain Anthony Fauci, directeur de l’Institut national des allergies et des maladies infectieuses, il existe un moyen d’avancer encore un peu plus le calendrier. En cas de résultats vraiment très positifs pendant les essais, et sur accord d’un conseil indépendant, un vaccin pourrait obtenir l’autorisation de mise sur le marché avant la fin des tests.

Une perspective qui inquiète certains, d’autant que la compétition est extrême et que des polémiques existent déjà. Par exemple, des scientifiques dénoncent une potentielle manipulation des données des essais russes.

Un impact politique évident

Il faut dire que l’enjeu est crucial. Donald Trump a déclaré mardi qu’un vaccin serait près d’ici à un mois. Une promesse en forme d’engagement électoral, alors qu’il est en retard dans les sondages à moins de deux mois de la présidentielle américaine. Réussir à produire le vaccin à grande échelle assurera également une visibilité inégalable au laboratoire et à son pays d’origine.

A l’image de la course à l’espace entre Washington et Moscou. Se le procurer, en revanche, risque de devenir un marqueur de richesse mondial. Ainsi, l’ONG Oxfam dénonce le fait que la moitié des futures doses avaient été commandées par des pays riches qui représentent 13 % de la population.

Le vaccin, qui pourrait permettre un retour à la normale plus rapide, risque donc d’aggraver encore un peu plus les inégalités mondiales dans les mois et années à venir.

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