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Une lettre vieille de 300 ans ouverte pour la première fois, virtuellement

Des chercheurs sont parvenus à lire une lettre vieille de 300 ans sans la déplier grâce à une technique de pointe. [©MIT]

Des chercheurs du MIT et de l'Université de Cambridge ont mis au point un système permettant de lire des lettres sans avoir à les ouvrir et donc sans risquer de les endommager.

Grâce à cet outil, capable de déplier virtuellement le papier, les scientifiques sont parvenus à lire, pour la première fois, une lettre vielle de 300 ans retrouvée dans un coffre appartenant à Simon de Brienne, un maître de poste à la Haye, qui était chargé de distribuer les missives en provenance des Pays-Bas et de certains pays d'Europe.

Il faut savoir qu’à l’époque, l’affranchissement était inexistant. Et contrairement à aujourd'hui, c’est le destinataire qui devait régler les frais d’envoi. S’il refusait de payer, la lettre ne lui était alors pas remise. Les enveloppes n’existaient pas non plus. Elles ont été vendues pour la première fois en 1820. Les lettres étaient donc scellées grâce à un processus bien particulier nommé «letterlocking» («verrouillage des lettres). Cette technique de pliage complexe avait pour but de protéger la confidentialité des courriers.

Au total, les chercheurs ont retrouvé dans cette malle plus de 2.500 lettres datant de 1680 à 1706, qui n’ont jamais été distribuées, mais qui ont été ouvertes, ainsi que 577 paquets de missives qui, quant à elles, sont toujours scellées. C’est donc le contenu de l’une d’elles qui a pu enfin être révélé, rapporte CNN.

une affaire d'héritage

Pour pouvoir la lire sans la déplier, les scientifiques ont utilisé un scanner dentaire à rayons X permettant de reproduire en haute définition une image radiographique tridimensionnelle de la lettre, ainsi qu’un algorithme. Celui-ci a été développé pour séparer les différentes couches de la missive pliée et recréer le fameux processus de verrouillage. «L’algorithme a fait un travail impressionnant pour séparer les couches de papier malgré leur extrême finesse. (...) Nous n’étions pas certains que cela soit possible», a souligné Erik Demaine, informaticien sur le site du MIT.

«Nous aurions simplement pu ouvrir ces lettres, mais au lieu de cela, nous avons pris le temps de les étudier et nous avons appris que les lettres peuvent révéler beaucoup de choses même quand elles sont fermées. (...) Utiliser cette technique pour lire une histoire intime qui n'a jamais vu le jour, et n'a même jamais atteint son destinataire est vraiment extraordinaire», a écrit dans un communiqué l’équipe de chercheurs, qui a publié ses travaux dans la revue Nature Communications.

Dans cette missive datée du 31 juillet 1697, un certain Jacques Sennacques, un professionnel de droit à Lille, demande à son cousin Pierre Le Pers, marchand français à La Haye, une copie certifiée conforme d'un avis de décès d'un homme prénommé Daniel Le Pers. Cette requête est probablement liée à une affaire d'héritage. A la fin, l’expéditeur demande des nouvelles de sa famille et signe «votre très humble et très obéissant serviteur».

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