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Un écrivain ayant fui l'Ouganda après avoir été «torturé» est arrivé en Allemagne

Kakwenza Rukirabashaija a publié en 2020 «The Greedy Barbarian», un roman satirique. [Katumba BADRU SULTAN / AFP]

Accusé en Ouganda d’avoir proféré des insultes envers le président Yoweri Museveni, l'écrivain Kakwenza Rukirabashaija est arrivé en Allemagne où il suivra un traitement après avoir été «torturé» lors de sa détention.

«C'est un grand soulagement, a confié son avocat Eron Kiiza. Il peut maintenant commencer à prendre des médicaments pour le traitement des blessures (infligées) sous la torture», a ajouté le représentant de celui qui a fui clandestinement son pays.

Kakwenza Rukirabashaija avait été arrêté le 28 décembre, puis inculpé pour «communication offensante» envers le président Yoweri Museveni et son fils, le général Muhoozi Kainerugaba, dans une série de tweets.

Il y qualifiait notamment d'«obèse» et de «rouspéteur» le général, que beaucoup voient comme le successeur de son père, au pouvoir depuis 1986 et âgé de 77 ans.

Libéré sous caution le 26 janvier, l'écrivain de 33 ans a fui clandestinement l'Ouganda, franchissant à pied la frontière avec le Rwanda avant de gagner un autre pays, gardé secret. Son procès devait débuter le 23 mars.

Des séjours en détention «inhumains et dégradants»

Il affirme avoir quitté l'Ouganda pour faire soigner les blessures subies en détention, durant laquelle il dit avoir été torturé et peut-être empoisonné. «On m'a injecté une substance inconnue six fois toutes les six heures et on m'a fait prendre 17 comprimés, avait confié à l’AFP l’écrivain au lendemain de son départ de l’Ouganda. Je ne sais pas si j'ai été empoisonné. Je ne me sens pas bien».

«On m'a diagnostiqué des reins endommagés, des côtes contusionnées et un syndrome de stress post-traumatique. J'ai besoin de soins médicaux hors d'Ouganda», avait-il ajouté.

Opposant affiché du pouvoir, Kakwenza Rukirabashaija a publié en 2020 «The Greedy Barbarian», un roman satirique qui décrit un pays imaginaire gangréné par la corruption.

Arrêté à plusieurs reprises, il affirme avoir par le passé été torturé lors d'interrogatoires au sujet de son ouvrage. Il a décrit ses séjours en détention comme «inhumains et dégradants» dans son dernier livre «Banana Republic : Where Writing is Treasonous».

Ces dernières années ont été marquées en Ouganda par une répression contre des journalistes, des incarcérations d'avocats ou le musellement de dirigeants de l'opposition.

L'UE a demandé une «enquête complète» sur les violations des droits de l'Homme dans le pays, s'inquiétant de la hausse importante des informations sur des cas de torture, d'arrestations arbitraires, de disparitions forcées, de harcèlement et d'attaques contre des défenseurs des droits de l'Homme, des membres de l'opposition ou des militants écologistes.

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