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Mort du chef d’ al-Qaida Ayman al-Zawahiri : quelles conséquences ?

Dans un contexte qui lui est déjà favorable, avec les talibans au pouvoir en Afghanistan (photo), al-Qaida pourrait-il représenter à nouveau une menace terroriste contre les pays occidentaux ? [HOSHANG HASHIMI / AFP]

Ayman al-Zawahiri, chef du groupe terroriste al-Qaida, a été tué par une frappe américaine dans la nuit de samedi à dimanche, à Kaboul (Afghanistan). Quelles conséquences sa mort peut avoir, concernant le risque terroriste en Europe et dans le monde ?

«Justice a été rendue et ce dirigeant terroriste n’existe plus». Le président américain Joe Biden a annoncé la mort du chef d’al-Qaïda, Ayman al-Zawahiri. Celui-ci a été tué dans la nuit de samedi à dimanche, par une frappe de drone ultraprécise alors qu’il se trouvait sur un balcon dans un quartier de Kaboul (Afghanistan). Son décès pose néanmoins la question des conséquences qu’elle pourrait avoir sur la menace terroriste mondiale.

Symbole du terrorisme et des attentats commis sur l’ensemble du globe dans les années 2000, al-Qaida a peu à peu été dépassé dans ce funeste rôle par Daesh, à partir de 2014. Toutefois, le retour au pouvoir des talibans l’été dernier lui aurait permis de se renforcer, notamment sur ses moyens de communiquer. Un rapport des Nations Unies publié en juillet indiquait ainsi que «le contexte international est favorable à al-Qaida, qui cherche à reprendre son rôle de leader du jihad international».

Une menace qui se réveille ?

La mort de leur chef devrait ainsi impliquer l’arrivée d’un remplaçant, qui pourrait être tenté de frapper pour marquer son arrivée. Le groupe compte pour cela des centaines de combattants directement affiliés ou dans des mouvements alliés, notamment en Afrique ou en Asie de l’Ouest.

En Europe, le rapport pointe que le problème de la propagande toujours menée par al-Qaida (notamment en langue française), la radicalisation dans les prisons et les retours de jihadistes dans le continent, sont un vrai risque. «Approximativement 150 combattants terroristes étrangers sont revenus de la zone de conflit au Kosovo», a par exemple avancé le Conseil de sécurité des Nations unies.

Le successeur d’al-Zawahiri aura-t-il pour objectif de se servir de ces individus pour mener des attaques dans les pays occidentaux et se venger ? Avant la mort de ce dernier, le rapport des Nations unies se montrait rassurant concernant al-Qaida, en indiquant que le groupe «n’est pas vu comme posant une menace internationale immédiate (…) à cause d’un manque de capacité opérationnelle externe et d’une volonté de ne pas causer aux Talibans des problèmes sur la scène internationale».

Tensions entre Kaboul et Washington

Le fait est que les tensions ont déjà été ravivées, avec la présence d'Ayman al-Zawahiri à Kaboul. Selon Washington, elle constitue en effet une violation des accords conclus à Doha en 2020 avec les talibans, qui s'étaient engagés à ne pas accueillir al-Qaida sur leur sol et à ne pas redevenir une zone centrale du jihadisme international, en échange du départ des troupes américains.

Le secrétaire d'Etat Antony Blinken a ainsi indiqué qu'en l’«hébergeant et en (l’)abritant», les talibans ont «grossièrement violé» cet accord. Le porte-parole des talibans a répliqué en accusant les Etats-Unis d’y avoir eux aussi dévoyé, en menant une frappe militaire sur leur territoire.

La situation devrait donc être particulièrement à risque et surveillée par les autorités, autant sur la scène internationale que pour les services de renseignements antiterroristes.

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