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L'AIEA confirme que l'Iran a commencé à produire de l'uranium enrichi à 60%

L’accord signé entre Téhéran et les grandes puissances visant à empêcher l'Iran de se doter de l'arme nucléaire, prévoyait un seuil de 3,67%, bien loin des 60%. [SATELLITE IMAGE ©2021 MAXAR TECHNOLOGIES / AFP]

L’Agence internationale de l'énergie atomique (AIEA) a confirmé ce mardi que l'Iran a bien commencé à produire de l'uranium enrichi à 60% dans son usine de Fordo. Une nouvelle entorse à ses engagements.

Une nouvelle inquiétante. En plus de sa production entamée à Natanz depuis avril 2021, l'AIEA a confirmé ce mardi que l’Iran était bel et bien en train de produire de l'uranium enrichi à 60% dans son usine de Fordo.

En effet, déjà, l'an dernier, l'Iran avait annoncé avoir commencé à produire de l'uranium enrichi à 60% sur le site de Natanz (centre), se rapprochant des 90% nécessaires pour produire une bombe atomique. 

Ce, en dépit de l’accord signé entre Téhéran et les grandes puissances, visant à empêcher l'Iran de se doter de l'arme nucléaire. Cet accord prévoyait en effet un seuil de 3,67%, bien loin des 60%. Dans cette optique l'Iran avait accepté de geler ses activités d'enrichissement à Fordo, une usine souterraine située à 180 kilomètres au sud de Téhéran. Pourtant, le site avait été remis en service en 2019 et récemment modifié en vue d'obtenir une meilleure efficacité.

Après la confirmation de l'AIEA ce mardi, les grandes puissances ont témoigné de leurs inquiétudes. Un porte-parole de la Maison Blanche, John Kirby, a exprimé la «profonde préoccupation» des Etats-Unis face «à la progression du programme nucléaire» iranien. Et dans une déclaration commune, la France, l'Allemagne et le Royaume-Uni ont condamné l'extension qui «vide» l'accord sur le nucléaire iranien de 2015 «de son contenu».

Un affranchissement de ses obligations

Si la production d’uranium enrichi à 60% a commencé ce lundi d’après le chef de l'Organisation iranienne de l'énergie atomique (OIEA), Mohammad Eslami, le pacte de 2015 (JCPOA) offrait à l'Iran un allègement des sanctions internationales en échange de garanties que Téhéran ne se doterait pas de l'arme atomique, un objectif que la République islamique a toujours nié poursuivre.

Dimanche, l'Iran a annoncé avoir pris des mesures de rétorsion contre l'AIEA à la suite d'une résolution critiquant le manque de coopération de Téhéran, présentée par les Etats-Unis et trois pays européens (Royaume-Uni, France et Allemagne).

Cette résolution votée jeudi dernier par le Conseil des gouverneurs de l'agence est la deuxième cette année, après celle de juin.

Le motif de discorde à l'origine des deux résolutions est le même : l'absence de réponses «techniquement crédibles» concernant des traces d'uranium enrichi retrouvées sur trois sites non déclarés.

Une reprise du dialogue semble d'autant plus difficile que l'Iran est secoué par une contestation populaire depuis la mort le 16 septembre d'une jeune femme de 22 ans, Mahsa Amini, décédée après son arrestation par la police des mœurs.

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