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Iran : au moins 209 personnes ont été exécutées depuis le début de l'année, s'alarme l'ONU

Parmi les prisonniers soumis à la peine de mort en Iran depuis janvier, beaucoup avaient été condamnés pour des délits liés à la drogue. [Unsplash/sina drakhshani]

En 2023, le nombre d'exécutions en Iran atteint un niveau qui alarme l'ONU. Au moins 209 personnes ont été mises à mort depuis le 1er janvier.

L'ONU dénonce un bilan «abominable» en Iran. D'après l'organisation internationale, le pays a exécuté au moins 209 personnes depuis le 1er janvier 2023. En moyenne, cela représente «plus de dix personnes mises à mort chaque semaine», ce qui fait de l'Iran «l'un des pays où les exécutions sont les plus nombreuses au monde».

«A ce rythme, il est inquiétant de constater que l'Iran est sur la même voie que l'année dernière, où environ 580 personnes auraient été exécutées», a indiqué Volker Türk, Haut-commissaire de l'ONU aux droits de l'Homme.

«incompatible avec les normes internationales»

Si cette tendance se poursuit, «cela représentera l'un des taux les plus élevés d'application de la peine de mort en Iran depuis 2015», a ajouté sa collègue Ravina Shamdasani, en précisant que «972 exécutions avaient été signalées» cette année-là.

Samedi 6 mai, le dissident irano-suédois Habib Chaab, reconnu coupable d'avoir dirigé un groupe séparatiste arabe de l'ouest du pays, a par exemple été mis à mort pour «terrorisme». Peu après, lundi 8 mai, deux hommes, Sadrollah Fazeli Zare et Youssef Mehrdad, ont été exécutés par pendaison, cette fois-ci pour blasphème. Certaines sources citées par l'ONU affirment qu'au moins 45 personnes, dont 22 appartenant à la minorité baloutche, ont été exécutées au cours des seuls 14 derniers jours.

Parmi les prisonniers soumis à la peine de mort depuis janvier, beaucoup avaient été condamnés pour des délits liés à la drogue, ce qui est «incompatible avec les normes internationales en matière de droits de l'Homme», a souligné Volker Türk.

Seul un petit nombre d'Etats imposent et appliquent encore la peine de mort, sachant que le Comité des droits de l'Homme l'interdit pour tous les crimes, à l'exception des «crimes les plus graves». Cela concerne par exemple les homicides volontaires, mais certainement pas les infractions liées à la drogue.

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