Au Ghana, le mariage forcé d’une jeune fille de 13 ans avec un prêtre réputé de 63 ans a suscité l’indignation dans le pays et au-delà, après une photo de la célébration traditionnelle devenue virale. La victime a été placée sous protection policière.
L'image a consterné le monde entier. Cette photo devenue virale sur les réseaux sociaux a été prise au Ghana lors de la célébration traditionnelle d’un mariage entre Gborbu Wulomo, un prêtre de 63 ans, et une petite fille de 13 ans.
Yesterday, a traditional Priest called Nuumo Borketey Laweh Tsuru, aged 63, in #Ghana married a 12-year-old girl.
His community members advised the girl to be prepared for wifely duties and to use the perfumes they gifted her to boost her sexual appeal to her husband. pic.twitter.com/CwSlnNi1qb— Freaky Wikileaks (@FreakyWikileaks) April 1, 2024
Les photos et des vidéos de l’union ont suscité une vive indignation des internautes et des défenseurs des droits. Elles ont aussi attiré l’attention de personnalités politiques du Ghana, qui ont vivement condamné un «crime illégal», rapporte l'AFP.
«L'État doit agir immédiatement», a déclaré Nana Oye Bampoe Addo, ancienne ministre de l'Egalité des genres, de l'Enfance et de la Protection sociale.
Ce n'était pas un mariage, assure l'église
Au Ghana, l’âge minimum légal du mariage est de 18 ans. Le bureau du procureur général a ouvert une enquête : «Si les allégations sont prouvées, elles constituent une infraction pénale pour laquelle toutes les personnes impliquées doivent être poursuivies», a-t-il déclaré dans un communiqué.
Si les autorités et la police affirment que la jeune fille a 13 ans, les autorités traditionnelles ayant organisé la cérémonie assurent qu’elle a 16 ans, et qu’il ne s’agissait «pas d’une cérémonie de mariage».
«Il n'y a rien de sexuel là-dedans. Le prêtre a déjà trois épouses coutumières. C'est un rôle coutumier qui consiste à aider le prêtre dans ses devoirs spirituels», a indiqué Mankralo Shwonotalor.
Le porte-parole de Gborbu Wulomo - de son vrai nom Nuumo Borketey Laweh Tsuru XXXIII - a également indiqué que les droits de l’adolescent n'avaient pas été violés, et qu’elle se rendait toujours à l’école, obligatoire de 6 à 15 ans.
La jeune victime et sa mère ont été placées sous la protection policière peu après la cérémonie, et le prêtre de 63 ans fait l’objet de plusieurs appels à l’arrestation.