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Dupont-Aignan sur un marché parisien pour se faire connaître

"C'est pas vous qui voulez aller sur la lune?". "Non, c'est pas moi, c'est Cheminade", répond à un fleuriste le candidat souverainiste à l'Elysée Nicolas Dupont-Aignan, venu rencontrer les électeurs sur un marché du XIe arrondissement parisien. Avec la conviction qu'il gagne en notoriété[AFP/Archives]

"C'est pas vous qui voulez aller sur la lune?". "Non, c'est pas moi, c'est Cheminade", répond à un fleuriste le candidat souverainiste à l'Elysée Nicolas Dupont-Aignan, venu rencontrer les électeurs sur un marché du XIe arrondissement parisien. Avec la conviction qu'il gagne en notoriété.

"Il faut laisser le thé infuser", veut croire ce candidat, classé chez les "petits", et qui compte sur l'égalité des temps de parole dans les médias pour se faire connaître. La notoriété, c'est en effet l'un des principaux handicaps du leader de Debout la République (DLR), dont le taux de réponse "ne le connaît pas suffisamment" flirte régulièrement avec les 40% dans le baromètre Ifop.

A la sortie du métro Alexandre Dumas, peu avant 9H00, Arlette Baldini, militante DLR de 59 ans, voit souvent son tract ignoré par des actifs qui marchent d'un pas pressé.

Son candidat, pour lequel elle se dépense "sans compter", "n'est pas assez passé dans les médias", regrette-t-elle. "Dans l'ensemble, les gens le découvrent", ajoute-t-elle, "quand vous donnez 10 tracts en un quart d'heure, c'est un événement".

Mais à mesure qu'il avance entre les étals du marché de Charonne, Nicolas Dupont-Aignan a de bonnes surprises. Ici, un homme voit en lui un "vrai gaulliste, le seul", l'un des plus beaux compliments qu'on puisse lui faire. Là, c'est une dame qui lui dit qu'elle "l'aime bien".

"Ca, vous ne le filmez jamais!", demande le député de l'Essonne aux journalistes qui le suivent. "Il y a une grande hausse de sa notoriété", assure son directeur stratégique de campagne, Damien Lempereur.

"Le vrai vote utile, c'est de voter selon vos convictions. Si vous donnez un chèque en blanc aux deux grands partis, rien ne changera", répète souvent le candidat, qui a quitté l'UMP en 2007, aux commerçants ou aux passants qu'il croise.

Educateur à la retraite âgé de 65 ans, Bernard Laurent connaît M. Dupont-Aignan, candidat de la sortie de l'euro, qu'il qualifie d'"incompétent, comme beaucoup". Plutôt déçu par Nicolas Sarkozy, il pense pourtant voter à nouveau pour lui, comme en 2007 car "c'est le moins mauvais parmi les pas bons". A ses côtés, son épouse ajoute qu'"il s'est pas mal démerdé dans la crise".

Le fleuriste qui a pris M. Dupont-Aignan pour Jacques Cheminade ne veut pas se prononcer. Puis il finit par lâcher que son choix ira à "quelqu'un qui porte des talonnettes..."

Même son de cloche chez Sonia, la vendeuse de sous-vêtements qui a alpagué avec gouaille le candidat souverainiste. "Sarko, il est comme il est", mais "il a quand même fait des trucs. Et Hollande n'a pas du tout le gabarit", explique cette commerçante de 58 ans.

Un peu plus loin, lorsque Nicolas Dupont-Aignan s'arrête pour répondre aux journalistes, Maud, une fonctionnaire de 60 ans qui veut rester anonyme, ne l'aperçoit pas.

De ce candidat, cette future électrice de François Hollande sait qu'il a pu récemment dire qu'il pourrait prendre Marine Le Pen comme Premier ministre (Figaro Magazine, 10 mars). "Catastrophique", commente-t-elle. Depuis, Nicolas Dupont-Aignan s'est corrigé, affirmant avoir été "piégé" et changeant son fusil d'épaule pour Arnaud Montebourg, chantre PS de la "démondialisation".

"Passer de Marine Le Pen à Montebourg, ça me fait un peu rigoler", répond Maud, pas convaincue.

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