François Hollande a estimé mercredi en conseil des ministres que le recours au 49.3 pour la loi travail "convenait" dès lors qu'une "minorité" de parlementaires "bloquait" son adoption, selon le porte-parole du gouvernement Stéphane Le Foll.
Le président Hollande a déclaré que cette décision "convenait dès lors qu'il y avait une minorité qui bloquait l'adoption de cette loi malgré les propositions de compromis qui avaient été faites", a-t-il déclaré lors de son compte rendu hebdomadaire du conseil des ministres. Une partie des "frondeurs" du PS ont maintenu leur opposition à la loi travail mardi matin après une réunion à Matignon avec Manuel Valls, ce qui a conduit l'exécutif à recourir au 49.3. Stéphane Le Foll a assuré que "l'ambiance" lors du conseil des ministres avait été "tout à fait sereine".
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"Il faut, a dit le président de la République, rappeler que cette loi vise à la fois à conforter les droits des salariés", a-t-il poursuivi, évoquant "en particulier le Compte personnel d'activité et la négociation dans l'entreprise (...) avec les syndicats". "C'est important dans un moment où l'on a pour objectif, en même temps que l'on garantit des droits pour les salariés d'offrir aussi les souplesses nécessaires aux entreprises pour qu'elle embauchent et en particulier en CDI", a-t-il insisté.
Le président va "se mobiliser"
"C'est l'objectif qui est celui de cette loi et il y aura à partir de là une discussion demain à l'Assemblée nationale sur une motion de censure", a-t-il rappelé. François Hollande, a-t-il ajouté, a également indiqué en conseil des ministres qu'il était "déterminé à défendre ce projet de loi, à l'expliquer" et "qu'il allait se mobiliser" pour le défendre.
"C'est toujours regrettable de ne pas pouvoir trouver un accord", a-t-il cependant concédé, interrogé sur le recours au 49.3. Quant à l'hypothèse d'un ralliement de frondeurs PS à la motion de censure déposée par la droite, ce serait, selon lui, "incompréhensible" et aurait "sûrement des conséquences" même s'il appartiendrait au Parti socialiste d'en décider. "Je ne pense pas qu'il y ait de risque, je ne le crois pas et surtout je ne le souhaite pas", a-t-il cependant observé.