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Santé : une étude démontre que l'IA est capable de prédire une crise cardiaque 10 ans avant qu'elle ne se produise

Pour mener à bien cette enquête, les scientifiques ont analysé les données de plus de 40.000 patients soumis à des scanners de routine dans 8 hôpitaux britanniques. [©NAKHARIN/Adobe]

Une étude menée par l’université d’Oxford (Royaume-Uni) et relayée ce lundi 13 novembre a démontré que l’utilisation de l’intelligence artificielle avait permis de prédire plus de 3.000 crises cardiaques jusqu’à une décennie avant qu’elles ne se produisent.

Une avancée technologique au service de la science. Mis en pratique pendant plusieurs années, l’étude publiée par l’université d’Oxford (Angleterre) ce lundi a mis en lumière le potentiel de l’intelligence artificielle dans la prévention des crises cardiaques. Au total, plus de 3.000 infarctus ont pu être détectés jusqu’à dix ans avant leur déclenchement.

Avec cette découverte, les chercheurs ont l’ambition de déployer ce système à grande échelle dans les systèmes de santé aux quatre coins du monde. L’objectif étant de prévenir des milliers de décès par crise cardiaque et d’améliorer le traitement de près de la moitié des patients sujets aux infarctus.

Une vaste étude menée pendant près de 8 ans

Pour mener à bien cette enquête, les scientifiques ont analysé les données provenant de plus de 40.000 patients soumis à des scanners de routine dans huit hôpitaux britanniques. L’IA a ensuite été testée sur 3.393 autres patients pendant près de huit ans. 

Dans les faits, l’intelligence artificielle a permis d’améliorer la précision des tomodensitogrammes cardiaques utilisés pour détecter toute obstruction ou tout rétrécissement des artères. 

Les chercheurs ont constaté que les patients dont les résultats montraient un rétrécissement «significatif» des artères étaient plus susceptibles de subir une crise cardiaque grave. Néanmoins, deux fois plus de patients ne présentant pas de rétrécissement significatif subissaient également des crises cardiaques, parfois mortelles.

Le professeur Charalambos Antoniades, président de la médecine cardiovasculaire à la British Heart Foundation et directeur du centre d'imagerie et d'intervention multidisciplinaire à l'Université d'Oxford, s’est félicité de la portée de cette étude, tout en louant les progrès possibles en la matière à l’avenir.

«Nous avons démontré ici que le fait de fournir aux cliniciens une image précise du risque peut modifier, et potentiellement améliorer, le cours du traitement pour de nombreux patients cardiaques. Nous espérons que cet outil d'IA sera bientôt mis en œuvre dans l'ensemble du NHS (système de santé publique du Royaume-Uni), afin d'aider à prévenir des milliers de décès évitables dus à des crises cardiaques chaque année», a analysé le professeur.

Un fort investissement du gouvernement britannique

Afin de faciliter l’usage des outils d’intelligence artificielle par les organismes du NHS, le gouvernement anglais a débloqué ces dernières semaines plus de 24 millions d’euros, selon The Independent.

D’après la BHF, qui a financé la recherche, environ 350.000 personnes au Royaume-Uni subissent un scanner cardiaque chaque année. Cependant, de nombreux patients meurent d'une crise cardiaque car les scanners ne détectent pas les petits rétrécissements quasi-invisibles du cœur.

Le professeur Sir Nilesh Samani, directeur médical de la BHF, a déclaré que cette étude «montre le rôle précieux que peut jouer la technologie basée sur l'IA» dans l'identification des personnes les plus exposées au risque d'une future crise cardiaque.

«Il est essentiel d'exploiter le potentiel de l'IA pour guider le traitement des patients, et de veiller à ce que le NHS soit équipé pour soutenir son utilisation. Nous espérons que cette technologie sera finalement déployée dans l'ensemble du NHS et qu'elle contribuera à sauver chaque année la vie de milliers de personnes qui, autrement, n'auraient pas été traitées», a conclu Sir Nilesh Samani.

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