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«J'espère que ça sera un gros bazar pour que l'on soit poussé dans nos retranchements» : les confidences de deux paratriathlètes français avant les Jeux de Paris

Cinq mois avant les Jeux paralympiques de Paris 2024, où ils auront de grandes chances de médaille en paratriathlon pour la France, Alexis Hanquinquant et Gwladys Lemoussu ont pris le temps de se confier à CNEWS.

Médaillé d'or en paratriathlon à Tokyo en 2021 et multiple champion du monde, Alexis Hanquinquant sera l'un des chefs de file de la délégation française lors des prochains Jeux paralympiques de Paris 2024. Il sera accompagné par Gwladys Lemoussu, médaillée de bronze lors des Jeux de Rio en 2016. Les deux sportifs ont pris le temps de se confier sur leurs ambitions.

Au paratriahtlon, chaque athlète est classé dans une catégorie en fonction de son équipe. Pouvez-vous nous parler des vôtres ? 

Gwladys Lemoussu : Ma catégorie, ça va être la PTS 5. Je pense que l'on peut dire que c'est le handicap que l'on pourrait qualifier de moins mauvais. Ça peut être une malformation au niveau du pied, une amputation assez basse ou une amputation en dessous du coude jusqu'au doigt.

Alexis Hanquinquant : Moi, c'est la catégorie PTS 4, donc on parle de handicap modéré. On est sur une amputation un peu plus importante. Donc c'est souvent amputé sous le genou, une amputation totale du bras ou un plexus brachial. Un plexus brachial, c'est un bras qui est encore présent, mais qui ne sert à rien.

Gwladys, vous disiez au début de votre carrière en parlant de votre handicap : «Il faut en rire». Est-ce que c'est encore votre manière de voir les choses ?

Gwladys : Ah oui, c'est clair que je pense qu'il faut en rire pour que le message passe plus facilement. Pour que les enfants ne le prennent pas comme «ah, c'est un monstre». Je pense qu'il faut déculpabiliser et se dire «bon, c'est un handicap, mais ce n'est pas très grave. Il y a plus grave dans la vie».

Alexis : Je suis d'accord, la différence, il faut la banaliser. Aujourd'hui, on a une différence vis-à-vis des gens «valides» et il faut en faire une force. Donc, il faut banaliser cela et montrer notre différence sous notre meilleur jour.

Comment êtes-vous venus à pratiquer le paratriathlon ?

Gwladys : Je suis venu au paratriathlon par simple défi à la base. On m'avait proposé de faire un triathlon en relais et je m'occupais de la partie natation. J'ai regardé la suite de la compétition et je me suis dit «ah ça, c'est peut-être un sport fait pour moi». J'aimais bien le côté nature et le côté dépassement de soi. L'année suivante, je prenais une licence.

Alexis : De mon côté, il y a aussi la notion de défi. En fait, à la suite de mon accident, j'avais besoin de prouver, à moi et aux autres, qu'un bout de jambe qui était partie, ce n'était pas ça l'essentiel et je voulais rebondir.

Quel est le format des compétitions lors des Jeux paralympiques ?

Alexis : On est sur le format sprint de triathlon donc c'est 750 mètres de natation, 20 kilomètres de vélo et 5 kilomètres de course à pied. Ce sont des distances très courtes. En moyenne, pour s'imposer, il faut mettre aux alentours d'une heure pour faire les trois disciplines.

Lorsque l'on a autant de médailles internationales comme vous, est-ce qu'il est difficile de se remotiver à chaque événement ?

Gwladys : Moi, pour l'instant, je n'ai pas obtenu le Graal. Je n'ai pas eu encore de médaille d'or. Donc forcément, c'est ce que l'on recherche et c'est ce qui me motive au quotidien. On est toujours à la recherche d'une nouvelle performance, d'une nouvelle médaille et du coup, on veut toujours donner le meilleur de soi-même. Sauf que si on reste dans son canapé, ce n'est pas comme cela qu'on va avancer. À chaque fois, je me dis «écoute si tu veux cette médaille, il faut que tu te mettes un coup de pied aux fesses et que tu y ailles».

Par rapport aux derniers Jeux paralympiques, quels enseignements avez-vous tiré ?

Gwladys : Pour ma part, j'y vais avec moins de pression. À Tokyo, je pense que je suis partie dans un mauvais mood, il faut le dire. Je me suis mise une pression qui ne servait pas à grand-chose. Paris, c'est chez moi. Il va y avoir du public qui sera là à nous hurler dessus, même s'ils ne nous connaissent pas et ça va être juste une expérience formidable.

Alexis : Il y aura une grosse différence entre les Jeux de Tokyo et de Paris. Au Japon, il y avait le Covid. Donc le nombre de spectateurs, il va falloir le quantifier puisqu'il risque d'y avoir des grosses foules sur les courses de triathlon. C'est un sport hyper accessible où il n'y a pas de billetterie. Donc, vous pouvez aller voir du triathlon gratuitement sur le bord de la route. Ça va être une grosse meute, un gros bazar et j'espère que ça sera vraiment un gros bazar pour que l'on soit poussé dans nos derniers retranchements.

En quoi est-ce important que de grandes marques, comme Braun, accompagnent des athlètes paralympiques ?

Alexis : C'est très important puisque, encore une fois, c'est un acteur majeur du monde du sport et nous en tant que paratriathlète, on doit faire attention à notre corps. L'épilation, le rasage, ce sont vraiment des notions très importantes. Pourquoi ? En cas de chute à vélo, on se doit d'être parfaitement rasé pour éviter que les plaies s'infectent. Braun nous facilite aussi la vie dans notre quotidien, sur les sujets qui peuvent être aussi plus intimes.

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