Exclues du bouclier tarifaire, certaines PME subissent l'augmentation du coût de l'énergie de plein fouet. Elles appellent le gouvernement à l'aide.
Si l'envolée des prix de l'énergie touche tous les Français, certaines PME, exclues des aides existantes, y sont exposées encore plus directement. Le bouclier tarifaire ne protège en effet que les ménages et les petites entreprises éligibles aux tarifs réglementés. Les PME de taille supérieure n'en bénéficient pas et tirent la sonnette d'alarme.
C'est le cas de l'entreprise Maliterie, une PME familiale de 120 salariés datant de 1945. Avec un réseau de 53 magasins en France, le président, Michel Crépin, payait jusqu'à présent 150.000 euros d'électricité par an. Aujourd'hui, le contrat qui lui est proposé s'élève «à plus d'un million». «Ça veut dire que le surcoût gomme tout gain, ce qui ne serait pas supportable», souligne-t-il.
J’attends que les énergéticiens aient un comportement exemplaire vis-à-vis des entreprises.
Avec @AgnesRunacher, nous les réunirons à Bercy dans les prochains jours pour faire le point car trop d'entreprises me font remonter des difficultés dans la négociation de leur contrat. pic.twitter.com/jLFRRIuFLD— Bruno Le Maire (@BrunoLeMaire) September 26, 2022
Karel Henry, présidente du Medef de Sarthe, connaît d'autres entreprises dans des situations tout aussi délicates. Confrontées à un prix de l'énergie «multiplié par huit», elles ne peuvent «plus envisager d’investissements» et ne sont plus sûres «de pouvoir maintenir [leurs] emplois», déplore-t-elle. A terme, on peut même «avoir une crainte de faillite».
Pour éviter cela, les PME exclues du bouclier tarifaire réclament un plafonnement des augmentations du coût de l'énergie aux alentours de 15%. Le gouvernement a justement prévu de rappeler à l'ordre les fournisseurs d'énergie, ce mercredi 5 octobre.
Un «code de conduite» à signer
Citant directement TotalEnergies, Engie et EDF, le ministre de l'Economie, Bruno Le Maire, leur a en effet reproché de ne «pas suffisamment jouer le jeu», en gonflant les prix proposés aux PME.
Lors de cette réunion, mercredi, ils seront invités à signer «un code de conduite» les engageant à «fournir à toutes les PME françaises des tarifs d'électricité et d'énergie raisonnables, dans des délais raisonnables, avec des conditions raisonnables» et notamment «la possibilité de révision», a énuméré Bruno Le Maire.
En parallèle, la ministre déléguée aux PME, Olivia Grégoire, entend demander aux fournisseurs d'énergie d'accorder un délai aux TPE-PME pour payer les factures, comme c'était le cas lors de la crise sanitaire. En attendant, elle transmet la même consigne à tous les entrepreneurs à qui un nouveau contrat présentant «une hausse incompréhensible» serait proposé : «Ne signez pas !».