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La police de Chicago abandonne son système précrime, jugé inefficace et raciste

[© 20th century fox]

Popularisée par le roman Minority Report (1956) de Philip K. Dick puis le film du même nom (2002) de Steven Spielberg, la technologie visant à prédire qu'un crime va arriver et à en dénoncer son auteur avant qu'il ne le commette a inspiré la police de Chicago. Lancé, il y a huit ans déjà, ce système a fini par prouver une seule chose : son inefficacité.

Selon un rapport interne cinglant publié ce mois-ci, le système TRAP, pour Targetted Repeat-offender Apprehension Program, avait été lancé en 2012. En lien direct avec la base de données de la police, cet algorithme puisait ses informations dans les casiers judiciaires de chaque habitant de Chicago ayant eu à faire avec la justice. De là, TRAP tentait d'estimer celles et ceux qui avaient le plus de chance de récidiver. L'objectif étant d'alerter les forces de l'ordre sur les cas les plus à même de repasser à l'acte et par là-même de réduire le nombre d'infractions ou de crimes.

Mais en huit années de service, cette technologie n'a jamais réussi à prédire quoi que ce soit. Pire, TRAP avait lancé un système de profilage racial, amplifiant les discriminations, selon le rapport.

En outre, le document souligne que cet algorithme ne prenait en compte que les arrestations des individus sans écarter de ses fichiers les personnes qui avaient été libérées par la suite lorsque la justice leur avait donné raison. La présomption d'innocence, qui n'est pas appliquée aux Etats-Unis, n'était pas un paramètre implanté dans son logiciel.

De sorte qu'une personne arrêtée par la police restait coupable aux yeux de TRAP, même si elle était reconnue comme innoncente par les juges. Enfin, le rapport souligne de nombreuses défaillances quant aux données personnelles, qui auraient été partagées hors des services concernés.

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