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NBA : La légende de LeBron James en perspective

L'émotion de LeBron James après avoir mené son équipe à la victoire. L'émotion de LeBron James après avoir mené son équipe à la victoire. [EZRA SHAW / GETTY IMAGES NORTH AMERICA / AFP]

LeBron James est le meilleur joueur de la planète. Et sa performance irréelle dans ces NBA Finals devrait finir de mettre tout le monde d’accord.

En juillet 2014, LeBron James publiait une lettre sur le site de Sports Illustrated pour annoncer son retour dans le club qu’il avait brutalement quitté quatre ans auparavant, les Cleveland Cavaliers. Originaire de la ville d’Akron, située à quelques kilomètres seulement de Cleveland, le «Chosen One» revenait à la maison avec l’idée folle de conduire cette équipe vers les sommets de la NBA. «Je ne promets pas un titre. Je sais à quel point cela est difficile» expliquait-il. «Ce sera un long processus» ajoutait-il, prévoyant qu’il faudrait du temps et de la patience avant que ce rêve ne se réalise.

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Deux ans plus tard, LeBron James a tenu sa promesse. Et les larmes versées à la fin du Game 7 de ces NBA Finals illustrent toute la difficulté, la tension, la pression, les doutes et les désillusions qui ont accompagné cette conquête d’un titre tant désiré par la ville de Cleveland. Depuis 1964 et le sacre de l’équipe de football américain des Browns de Cleveland, ses habitants ont enchaîné les déceptions, notamment celle qui a été baptisée The Decision, en 2010. Cette année-là, après des mois de spéculations, LeBron James avait annoncé à la télévision nationale, sur ESPN, son intention de signer avec le Heat de Miami.

Enragés par le choix de l’enfant du pays, celui que le club avait drafté en 2003 et qui leur avait redonné espoir en l’avenir, les fans avaient hurlé leur mécontentement, certains n’hésitant pas à brûler le maillot de James en signe de colère.

Dan Gilbert, le propriétaire du club, s’était fendu d’une tribune incendiaire sur le site officiel des Cavaliers pour critiquer le choix de LeBron James avant de garantir que le club gagnerait un titre NBA avant qu’il n’y parvienne avec le Heat. Ce qui ne s’est évidemment jamais produit, Cleveland végétant pendant quatre ans au fin fond du classement de la conférence Est après le départ de James tandis que le joueur enchaînait quatre finales consécutives, remportant deux titres au passage avec l’aide de Dwyane Wade et Chris Bosh.

LeBron James n'a jamais été epargné par les critiques

Mais malgré ses deux sacres avec le Heat, et une saison 2013 historique statistiquement sur le plan individuel, LeBron James n’a jamais été épargné par les critiques, toujours prompt à pointer du doigt ses faiblesses et à le comparer inlassablement à la légende du basketball qu’est Michael Jordan. Au lieu d’apprécier le talent singulier, et ahurissant, de ce joueur capable de dominer un match de toutes les manières possibles, que ce soit à la marque, à la passe, ou en défense, et toujours avec cette capacité incroyable d’améliorer le niveau de jeu de ses coéquipiers par sa simple présence sur le parquet.

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L’an dernier, face à ces mêmes Warriors, LeBron James a cherché tant bien que mal à se démultiplier sur le terrain pour donner une chance aux siens de l’emporter. Mais les absences de Kevin Love (blessé au premier tour face aux Celtics) et de Kyrie Irving (sortie sur blessure après le Game 1 des NBA Finals) se sont révélées trop coûteuses pour permettre aux Cavaliers de l’emporter. Et ce malgré la ligne de statistiques hallucinante du King :

LeBron James, 2015 NBA Finals : 35,8 points/match, 13,3 rebonds/match, 8,8 passes décisives/match, 1,3 interceptions/match et 0,5 contres/match.

Le seul bémol étant les pourcentages d’adresse aux tirs, qui s’expliquent aisément par la pression défensive appliquée par Golden State sur un James trop esseulé sur le terrain. Donc plus facile à défendre : 39,9% aux tirs, 31% à trois points, 68,7% aux lancer-francs.  

Cette saison, le «Chosen One» a été tout aussi impressionnant statistiquement, surtout en défense (voir interceptions et contres).

LeBron James, 2016 NBA Finals : 29,7 points/match, 11,3 rebonds/match, 8,9 passes décisives/match, 2,6 interceptions/match et 2,3 contres/match.

Et cela avec une meilleure efficacité aux tirs :

49,4% aux tirs, 37,1% à trois points, 72,1% aux lancer-francs. 

Et ce n’est pas fini. En 2015, LeBron James devenait le premier joueur de l’histoire des NBA Finals a dominé les trois catégories statistiques majeures que sont les points/match, les rebonds/match et les passes décisives/match.

Cette année, il a remis ça, mais cette fois dans TOUTES les catégories statistiques (contres et interceptions). Ce qu’aucun autre joueur n’avait réalisé avant lui.

Dans la nuit de dimanche à lundi, LeBron James s’est écroulé, en pleurs, après l’ultime buzzer signifiant la fin du match, la fin des NBA Finals, la fin de la saison, et son premier sacre sous le maillot des Cavs, mettant ainsi fin à 52 années de désillusions de toute une ville. Son équipe, qui semblait si imparfaite il y a encore deux mois, a réussi à mettre à genoux la meilleure franchise de l’histoire en saison régulière, le double MVP Stephen Curry, et à réaliser l’impensable en devenant la seule équipe à s’imposer en finale NBA après avoir été menée 3-1. Et à l’extérieur s’il vous plaît. Et avec deux matchs consécutifs à plus de 40 points.

Et avec un triple-double dans le Game 7.

Après une saison 2015-2016 passée à parler de l’invincibilité des Warriors, du génie révolutionnaire de Stephen Curry (à juste titre), et comment la franchise californienne et son meilleur joueur venaient de prendre le contrôle sur le reste de la ligue, LeBron James vient de rappeler au monde entier, et de la manière la plus dramatique qui soit, que le meilleur joueur de la ligue, c’est lui. Jusqu’à preuve du contraire.

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