Ce 21 décembre, Canal + consacrera une soirée entière au film Intouchables. Après la diffusion du film à 20h55, deux documentaires reviendront sur le succès et le phénomène né autour du film, en France et à l’étranger. En attendant une possible consécration: la soirée des Oscars le 24 février.
Olivier Nakache et Eric Toledano, les deux réalisateurs d’Intouchables, sont sans conteste des hommes heureux. Intouchables est devenu l'un des plus beaux succès public et critique de ces dernières années avec 20 millions d’entrées en France et près d’un million de dvd vendus. Cerise sur le gâteau: le film est préselectionné pour la prochaine cérémonie des Oscars.
Après le documentaire « Autour d’Intouchables » - sorte de zapping des réactions des médias et politiques en France à la sortie du film en salles - , « Intouchables of the world », documentaire de 40 minutes signé Olivier Boucreux, propose un tour du monde des différentes adaptations à travers le monde qui ont fait du fait du long-métrage le film français le plus vu au monde.
« Le film aborde des sujets graves avec humour. On s’était dit « ça passe ou ça casse » et c’est passé » explique avec simplicité Eric Toledano. « L’idée de ces deux documentaires était de montrer à quel point, nous avons été dépassés par les évènements. »
A la conquête des Etats-Unis
Au-delà des rachats du film par les distributeurs étrangers, les deux réalisateurs louent l’implication du producteur, Harvey Weinstein, aux Etats-Unis.
Celui qui a contribué au succès de The Artist aux derniers Oscars a également pris "Intouchables" sous son aile. Bon présage pour la prochaine remise de statuettes: « Harvey Weinstein a acheté le film avant même qu’il ne sorte en France. Il a visionné un petit film promotionnel de 8 minutes, puis a pris un jet privé pour voir Intouchables en entier. Cinq mois avant la sortie du film en France, on a su que les Etats-Unis allaient acheter le film et en faire un remake » explique Olivier Nakache.
« Ce type a couru tous les plateaux de télévision pour défendre le film, il faut dire qu’au départ, Intouchables a été accueilli assez fraîchement aux Etats-Unis. » ajoute Eric Toledano.
Le rêve américain?
Alors que le film sortait en salles, un article du magazine « Variety » accusait le film de faire preuve d’«un racisme digne de la Case de l'Oncle Tom », « Même si on a eu l’impression de ne pas être compris au sujet de la question des noirs et des blancs, on a été pris en charge par la puissante « Weinstein Company ». Je suivrai d’ailleurs le conseil de Michel Hazanavicius (le réalisateur d’Intouchables, ndlr) qui m’avait dit à propos d’harvey Weinstein « fais ce qu’il te dit » ».
Si Olivier Nakache et Eric Toledano ne se prononcent pas sur les chances d’Intouchables de figurer sur la liste des lauréats des Oscars, les cinéastes ne renient par l'influence de la culture américaine sur leur cinéma.
« Pour les américains, Intouchables ne répond pas aux codes d’un film français. Il est vrai que comme The Artist, nous nous sommes nourris de films américains. Nous sommes notamment friands de "buddy movies" (films de potes, ndlr). Après, il est vrai que le ton est peut-être moins politiquement correct que certains films américains. » indique Eric Toledano.
Aujourd'hui, les deux cinéastes prendraient le temps de se remettre à écrire...une fois de plus pour Omar Sy. "Nous avons fait tous nos films, ou presque, avec Omar. Si Intouchables avait fait un flop, nous aurions continué avec Omar. Pourquoi le succès nous en empêcherait?" s'interroge Olivier Nakache.
Quid de leur prochain film ? « Le fait d’avoir représenté la France à l’étranger nous a interrogé sur notre identité française. On pourrait réfléchir à ce sujet pour le cinéma » lance Eric Toledano. "Et puis Omar habite maintenant aux Etats-Unis, il a un certain recul" complète, facétieux, son compère.
Soirée Intouchables, Canal +, 20h55: "Intouchables", 22h40: "Autour d'Intouchables", 23h20: "Intouchables of the world".