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Un plan d'aides pour sauver la librairie indépendante

Un employé prend un livre dans une librairie [Francois Guillot / AFP] Un employé prend un livre dans une librairie [Francois Guillot / AFP]

Éditeurs et ministère de la Culture ont annoncé lundi un plan de soutien à la librairie "sans précédent", destiné à contrer les mastodontes de la vente en ligne, Amazon en tête, accusé par Aurélie Filippetti de dumping.

Les éditeurs et le ministère ont annoncé un plan d'aide de neuf millions d'euros, lors des 2èmes Rencontres nationales de la librairie, à l'occasion de leur clôture lundi à Bordeaux en présence de la ministre.

Les éditeurs mettront en place un "fonds complémentaire d'aide à la librairie", ouvert à l'édition et aux libraires, doté par le Syndicat national de l'Édition (SNE) de sept millions d'euros à l'horizon 2014, et dont la gestion sera confiée à l'Association pour le développement de la librairie de création (ADELC). Le fonds sera principalement consacré "à la restructuration des trésoreries", selon le SNE.

Le ministère de son côté s'est engagé à hauteur de deux millions qui seront donnés annuellement au Centre national du livre (CNL), a précisé le SNE.

La ministre de la Culture Aurélie Filippetti à Paris lors du salon du livre à Paris, le 25 mars 2013 [Eric Feferberg / AFP/Archives]
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La ministre de la Culture Aurélie Filippetti à Paris lors du salon du livre à Paris, le 25 mars 2013
 

Ces sommes s'ajoutent à une autre enveloppe de neuf millions annoncée par Mme Filippetti en mars lors du Salon du livre de Paris. L'aide comprenait un fonds d'avance de trésorerie de cinq millions d'euros dédié aux libraires et un renforcement de l'aide à la transmission des commerces de quatre millions.

Contrer les pratiques de "dumping" d'Amazon

"Jamais nous n'avons connu un plan en faveur de la librairie d'un tel montant", s'est félicité Matthieu de Montchalin, libraire à Rouen (L'Armitière) et président du Syndicat des librairies françaises (SLF).

"Il y a un effort sans précédent en faveur du livre et de la lecture car sans les librairies indépendantes, c'est l'ensemble de l'écosystème du livre qui serait atteint dans sa diversité, il y aurait moins d'éditeurs et d'auteurs, moins de choix pour le lecteur et moins de lien social dans les villes", a souligné la ministre, avant de montrer du doigt le grand coupable.

"Aujourd'hui, tout le monde en a assez d'Amazon (le site de vente en ligne: NDLR) qui, par des pratiques de dumping, casse les prix pour ensuite pénétrer sur les marchés pour ensuite faire remonter les prix une fois qu'ils sont en situation de quasi monopole", a-t-elle lancé.

Un eployé d'une librairie porte des livres [Francois Guillot / AFP/Archives]
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Un eployé d'une librairie porte des livres
 

"C'est destructeur pour les libraires", a-t-elle souligné, affirmant réfléchir "à l'interdiction de cumuler la gratuité des frais de port - constituant une concurrence déloyale selon les libraires - et la réduction des 5%", sur le prix des livres.

Libraires satisfaits

Pour Olivier l'Hostis, représentant la librairie L'Esperluète à Chartres, interrogé après l'annonce du plan, "il n'y a jamais eu autant de mesures favorables à la librairie". "La trésorerie c'est la maladie structurelle de nos magasins. Il faut avoir des stocks importants pour ne pas être des vendeurs sur tables de nouveautés", explique-t-il.

"Une partie de la profession a besoin de garanties bancaires, cela va alimenter les fonds de roulement", déclare aussi Denis Mollat, dont la librairie bordelaise offre 180.000 titres différents, 350.000 en volume.

L'aide apportée par l'État aura aussi pour objectif de soutenir la "modernisation des librairies" et "la vente en ligne des libraires indépendant français", a souligné Mme Filippetti.

Avoir un site en ligne est désormais "une obligation pour les librairies, comme se doter d'une ligne téléphonique il y a cinquante ans", estime Olivier l'Hostis, mais, ajoute-t-il, il faut préserver absolument le "lieu", et donc le lien, avec les clients.

En France, le secteur de la librairie indépendante emploie 13.000 personnes, selon le Syndicat des librairies françaises (SLF). Entre 2003 et 2012, son chiffre d'affaires global a reculé de 8%.

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