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Sophie Desmarets, une fleur piquante s’est éteinte

Sophie Desmarets dans les années 1980[Capture d'écran Youtube]

Sophie Desmarets, c’était un sourire espiègle. Pendant près de quarante ans, il a irradié le cinéma et le petit écran. Il était même «enchanteur et communicatif», selon Frédéric Mitterrand, qui a salué une femme née pour faire rire, décédée le lundi 13 février 2012 à son domicile parisien à l’âge de 89 ans.

 

Archive – article publié le mercredi 15 février 2012

 

Actrice populaire et touche-à-tout, aussi à l’aise à la radio au côté de Philippe Bouvard et ses Grosses têtes que dans la série familiale Maguy, Jacqueline Desmarets, de son vrai nom, s’est également illustrée au cinéma dans près de cinquante films. Une carrière remplie de gaieté, «le bien le plus précieux de ce monde», selon cette Parisienne mariée deux fois et mère de deux filles.

 

Louis Jouvet, le déclencheur

C’est grâce à l’acteur et metteur en scène Louis Jouvet que la jeune Sophie Desmarets était entrée au conservatoire avant la guerre. A l’occasion de la vente par ses parents de la maison familiale, le grand artiste, venu en acheteur potentiel, lui aurait lancé : «Ça te plairait ce métier ma petite ? Alors, essaie.» Il n’aura pas été trahi par son flair. Quelques années plus tard, la jeune femme raflait le premier prix de comédie à la sortie du conservatoire.

Repérée par le cinéma, elle avait fait ses débuts en 1941 devant les caméras d’Henri Ducoin dans Premier rendez-vous. Sans doute un clin d’œil du destin, puisque Sophie Desmarets aura eu toute sa vie rendez-vous avec le 7e art. En 1947, elle s’illustrait dans Si Paris m’était conté, de Sacha Guitry, avec qui elle collaborera à nouveau dix ans plus tard dans Les trois font la paire. Plus récemment, c’est dans Fantôme avec chauffeur de Gérard Oury, sorti en 1995 et, un an plus tard, dans Fallait pas !, une comédie agitée de Gérard Jugnot, que la comédienne avait repris du service.

 

Vidéo : Sophie Desmarets et Fernandel dans La Vie à deux (Clément Duhour, 1958)

 

 

Une passion pour les planches

Pourtant, le cœur de la comédienne appartenait à la scène, au point qu’elle était devenue en quelques années une égérie du théâtre de boulevard. Dotée selon Louis Jouvet «d’un physique de théâtre» rieur et athlétique, Sophie Desmarets a triomphé en 1960 dans Fleur de cactus, de Pierre Barillet et Jean- Pierre Grédy. Un rôle qui lui colla longtemps à la peau. Elle défendra brillamment deux autres comédies de Barillet et Grédy, Quatre pièces sur jardin (1970) et Peau de vache (1975). Elle quittera la scène en 1990 après avoir «incarné la noblesse de la comédie et du théâtre de boulevard», selon Frédéric Mitterrand. Une vie pleine de rires et de joyeux compères – de Funès, Bourvil, Jean Poiret – qu’elle raconte dans Les mémoires de Sophie, sa biographie savoureuse parue en 2002 (éditions de Fallois).

 

Chronologie

 

1922 : Jacqueline Desmarets voit le jour à Paris.

1940 : Elle suit l’enseignement de Louis Jouvet aux cours du théâtre de l’Athénée, à Paris.

1945 : Elle devient tout de suite une vedette du boulevard, en créant la pièce Le soldat et la sorcière.

1962 : Elle est membre du jury du Festival de Cannes au côté, entre autres, de François Truffaut.

1978 : Elle joue son dernier grand rôle au cinéma dans Un second souffle, de Gérard Blain. Puis elle se consacre à sa boutique d’antiquités parisienne.

 

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