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La bonne recette des Tontons flingueurs

[France 5]

Disparu vendredi dernier, à 87 ans, Georges Lautner a laissé en héritage au 7e art une comédie immortelle. Les Tontons flingeurs traverse les années grâce à une recette miracle.

 

Une toile au panthéon des comédies françaises. En 1963, les aventures de gangsters loufoques sont projetées sur les écrans noirs de l’Hexagone. Cinquante ans plus tard, les bourre-pifs claquent toujours autant que les tirs de pistolets silencieux et les répliques de Michel Audiard. Les tontons flingueurs n’ont pas pris une ride sur leurs gueules patibulaires, grâce à une recette miracle rarement reproduite dans le cinéma français. 

 

> Un trio d’enfer. Le public cite le tandem réalisateur-dialoguiste de George Lautner et Michel Audiard mais oublie souvent le rôle d’Albert Simonin. Ce dernier scénarise et adapte lui-même son roman Grisbi or not grisbi .

Auteur d’ouvrages sur Audiard et les Tontons flingueurs , Stéphane Germain explique l’alchimie du trio : «Lautner est encore un jeune cinéaste. Audiard est un dialoguiste confirmé qui respecte énormément l’œuvre de Simonin. Ces trois personnalités imposent un esprit de déconnade dans le film.» Cet humour décalé apporte un esprit nouveau à l’époque.

 

> Des dialogues ciselés. Que seraient Les tontons flingueurs sans les répliques savoureuses des gangsters ? Michel Audiard incarne la Rolls du dialoguiste des années 1950-1970. Si ce dernier est trop souvent associé à l’argot gaulois, Audiard est doté d’une grande culture générale.

Stéphane Germain explique : «Il utilisait une langue à la fois littéraire et vivante. La scène de la cuisine amuse autant car Francis Blanche hurle “Touche pas au grisbi salope !” au milieu d’une conversation à l’imparfait du subjonctif.» Michel Audiard, disparu en 1989, c’est son fils, Jacques Audiard, qui perpétue le succès familial dans un registre différent mais tout aussi brillant (Un prophète, De rouille et d’os) .

 

> Un casting en béton. Lino Ventura, Francis Blanche et Bertrand Blier explosent à l’écran. Ces trois tronches n’étaient pourtant pas encore des grandes vedettes. «Lino Ventura remplaçait Jean Gabin, la star de l’époque. Bertrand Blier avait connu son heure de gloire mais n’accumulait plus que les seconds rôles. C’était des acteurs d’une grande dimension comme on en voit rarement aujourd’hui», explique Stéphane Germain. Des interprètes dont les gueules marqueront encore longtemps le cinéma français.

 

 

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