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Concert de Bilal Hassani annulé : il explique ne pas avoir voulu choquer, la ministre de la Culture lui apporte son soutien

Bilal Hassani devait se produire dans une ancienne église, devenue salle de spectacle depuis 500 ans. [Valery HACHE / AFP]

Après l’annulation hier du concert de Bilal Hassani, prévu dans une ancienne église à Metz, à la suite de menaces contre l’artiste, la ministre Rima Abdul-Malak condamne les appels à la haine et défend la culture comme espace de liberté et d’émancipation.

Pas de place pour la haine. La ministre de la Culture s’est dite «choquée» et a expliqué hier soir apporter son soutien à Bilal Hassani, dont le concert a été annulé hier soir à Metz. Prévue dans une ancienne église, devenue salle de spectacle depuis 500 ans, la soirée a été annulée par la production Live Nation, après des menaces émanant de groupes catholiques radicaux et le risque d’un trouble à l’ordre publique.

«Face aux extrémismes, aux appels à la haine, à la violence, la culture doit rester un espace de liberté et d’émancipation», a souligné la ministre de la culture.

Des déplacements de militants d’extrême droite étaient craints après la publication d’un message par le collectif Lorraine Catholique hurlant à la «profanation», en pleine semaine Sainte, alors qu'il considère que les prestations de l'artiste sont d'ordre pornographique. Soutenu par l'organisation catholique intégriste Civitas, le collectif avait appelé à une prière de réparation devant l’ancienne église. 

Bilal Hassani explique ne pas avoir voulu choquer 

Bilal Hassani est revenu sur cette situation sur le plateau de C à vous hier soir, dont il était l'invité après l'annulation du concert. L'artiste a expliqué qu'il n'avait d'abord pas eu l'intention de céder aux menaces qu'il recevait, rappelant que ce n'était pas la première fois, mais qu'il avait finalement craint pour son public.  «J'avais vraiment l'intention d'aller au bout et de faire ce concert, il m'est arrivé plusieurs fois de recevoir des menaces et je me suis toujours comporté le plus courageusement possible. Là ça commençait à être inquiétant surtout pour mon public (...) et ça, c'est la chose qui me terrifie le plus».

Le jeune homme de 23 ans a également expliqué qu'il n'avait jamais été dans «son intention de provoquer», précisant que l'idée de la tournée était de passer dans des lieux atypiques. Revenant sur ses performances jugées pornographiques par ses détracteurs à Metz, Bilal Hassani a également réagi : «Je ne fais pas de la pornographie, je fais du chant, de la musique. Je danse, je chante sur scène et ça depuis toujours. Mes spectacles ont toujours été pour tout le monde».

Forcément touché par les messages de haine, le jeune homme a précisé qu'il ne baisserait pas les bras, rapporte Le Figaro. «Ça fait quatre ans que je suis exposé et je sais ce que j’encoure quand je propose ce que je propose. Mais je reste un être humain. J’ai 23 ans. Ça fait beaucoup à porter sur mes épaules», a-t-il noté, avant d'ajouter «Je suis fier de pouvoir rester debout, continuer de chanter, continuer de danser. Si ça peut aider… Je ne m’arrêterai pas en tout cas».

Pour conclure cette invitation, l'artiste a finalement interprété un titre hautement symbolique, en reprenant la chanson de Dalida «Laissez-moi danser». 

Une plainte déposée pour discrimination

De son côté, le maire de la ville François Grosdidier a par ailleurs rappelé que Saint-Pierre-Aux-Nonnains n'était plus une église depuis cinq siècles. «C'est une salle culturelle qui fait partie de la Cité Musicale Metz», a expliqué l’édile. «On peut aimer ou ne pas aimer Bilal Hassani, ce qui est inadmissible c'est qu'au nom d'une idéologie on annule un concert. C'est un recul de la liberté d'expression et une concession faite à des extrémistes homophobes».

Quelque 150 personnes ont également fait le déplacement hier soir pour manifester leur soutien à l’artiste, ex-candidat de l'Eurovision, et porte drapeau de la communauté LGBT. 

Les associations Stop Homophobie et Mousse ont déposé plainte contre Civitas auprès du parquet de Metz pour discrimination en raison de l'identité de genre, a indiqué leur avocat, Me Etienne Deshoulières.

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