Visa pour l'image 2020 : Les photojournalistes primés

Principal festival de photojournalisme au monde, Visa pour l'Image a décerné le Visa d'or News au photographe italien Fabio Bucciarelli, au cours d'une cérémonie, le 5 septembre 2020 à Perpignan. Prix le plus prestigieux du festival, il récompense le reportage de Fabio Bucciarelli consacré à la ville italienne de Bergame, épicentre de la pandémie de Covid-19. Ce reportage a été publié par le New York Times. Cette photo prise le 15 mars 2020, à Cenate Sotto, montre des bénévoles de la Croix-Rouge venus examiner Claudio Travelli, 60 ans, qui a souhaité rester chez lui, mais le lendemain, son état s'étant aggravé, l'équipe est revenue pour le conduire à l'hôpital. [©Fabio BUCCIARELLI/THE NEW YORK TIMES]
Le photographe américain Bryan Denton a remporté le Visa d'or Magazine, pour un reportage publié dans le New York Times, sur la perturbation du cycle de l'eau en Inde causée par le réchauffement climatique. Extraite du reportage primé, cette photo montre des enfants jouant dans l'eau d'un puits foré privé à Lamheta, dans l'Etat indien de l'Uttar Pradesh, en juin 2019. Le recours aux puits forés a augmenté il y a dix ou quinze ans lorsque les pluies de mousson sont devenues moins régulières, entrainant une baisse significative du niveau des eaux souterraines dans la région. [©Bryan DENTON/THE NEW YORK TIMES]
Le Visa d'or de la Presse Quotidienne a été attribué à Rosem Morton, une infirmière américaine qui s'est lancée dans la photographie après avoir été violée, une sorte de photo-thérapie, un moyen pour elle de survivre. Publiés sur le site CNN.com, ses clichés en noir et blanc sont des auto-portraits qui témoignent de ses moments de déprime. «J'ai dit à mon mari que j'avais été agressée, ajoutant que je ferai quelques mois de thérapie et ça sera du passé pour moi. Au bout de quatre mois de thérapie, au mois de novembre, après la séance hebdomadaire, je me suis effondrée dans ma voiture. Je me suis rendu compte que le travail ne faisait que commencer», a déclaré Rosem Morton. [©Rosem MORTON/CNN.COM]
Le Visa d'or de l'Information numérique franceinfo a récompensé l'enquête intitulée «Féminicides - Mécanique d'un crime annoncé», réalisée en 2020 par le journal Le Monde, accompagnée des photographies de Camille Gharbi. «Pendant un an, onze journalistes du Monde ont enquêté sur les féminicides commis en France pour en disséquer et comprendre les mécanismes», explique Luc Bronner, directeur de la rédaction du Monde. «Une photographe, Camille Gharbi, a suivi nos reporters sur le terrain pour donner à voir les proches des victimes et les lieux de la façon la plus délicate et sensible possible. Nous avons réuni nos enquêtes dans un grand format numérique qui permet de retrouver l'ensemble de nos articles.», ajoute-il. Cette enquête du Monde a été également publiée dans son supplément magazine papier sur douze pages. [©Camille GHARBI/LE MONDE]
Le photojournaliste italien Alfredo Bosco a été primé par le Visa d'or humanitaire du Comité International de la Croix-Rouge (CICR) pour son reportage «Guerrero, l'Etat oublié». Il a travaillé sur la violence au Mexique et en particulier celle exercée par les cartels de la drogue sur la population dans la région du Guerrero. Depuis début 2019, de nombreuses attaques menées par un cartel ont frappé la ville de Rincón de Chautla, obligeant ses habitants à se défendre, comme ce jeune homme, membre d'un groupe d'autodéfense, photographié le 12 janvier 2019. [©Alfredo BOSCO/LUZ]
Le Visa d'or d'honneur du Figaro Magazine a été attribué à Jean-Pierre Laffont. Ce prix récompense le travail d'un photographe confirmé et toujours en exercice pour l'ensemble de sa carrière professionnelle. Ce cliché de Jean-Pierre Laffont a été pris dans le centre de détention pour hommes de «Tombs», dans le quartier new-yorkais de Manhattan, aux Etats-Unis, le 28 septembre 1972.[©Jean-Pierre LAFFONT]
Sabiha Çimen est la lauréate de la Bourse Canon de la Femme Photojournaliste 2020. Cette bourse va lui permettre de financer son reportage en cours «Hafizas, les gardiennes du Coran» dont fait partie cette photo de Elif, âgée de 9 ans, coiffée d'un hijab pour la première fois, qui va commencer ses études dans une école coranique, à Rize, en Turquie, le 4 août 2018. Une fois achevé, le reportage sera exposé lors de l'édition 2021 de Visa pour l'Image. [©Sabiha ÇIMEN/MAGNUM PHOTOS]
La Bourse Canon du documentaire vidéo court-métrage a été attribuée au photographe Michaël Zumstein pour son projet «Miss Bangui» sur l'organisation de Miss Centrafrique dans un pays touché par des flambées de violence. La version finale du reportage sera projetée lors de l'édition 2021 du festival à Perpignan. [©Michaël ZUMSTEIN/AGENCE VU']
La photographe et vidéaste Aïda Dahmani a reçu la Bourse de la nouvelle photographie urbaine soutenue par Google. Cette bourse récompense un talent émergent de la photographie française ayant une approche et un traitement innovant des thématiques urbaines. Aïda Dahmani se voit aussi offrir la possibilité d'exposer son travail dans une exposition en ligne sur la plateforme Google Arts & Culture. [©Aïda DAHMANI]
Le Prix de la Ville de Perpignan Rémi Ochlik a récompensé le photographe de l'AFP Anthony Wallace pour sa couverture photographique de la révolte populaire à Hong Kong. Pris le 26 juillet 2020 dans le hall des arrivées de l'aéroport international de Hong Kong, ce cliché d'Anthony Wallace montre une chaîne humaine qui s'est formée pour manifester contre le projet de loi d'extradition.[©Anthony WALLACE/AFP]
Jérôme Gence a reçu le Prix Pierre et Alexandra Boulat pour son projet de reportage sur le télétravail. Sur cette photo, il a immortalisé Jeje, une nomade numérique qui travaille seule au Dojo Bali, un espace de coworking à Canggu sur l'île de Bali en Indonésie. Elle était hôtesse de l'air mais supportait mal la pression du métier, aussi a-t-elle décidé de se lancer dans une carrière de nomade numérique. [©Jérôme GENCE]
Le Prix Camille Lepage a été remis au photographe documentariste Olivier Jobard pour son reportage sur la route de migration qui relie l'Ethiopie à l'Arabie saoudite, à travers le portrait de la famille de Moustafa, rencontré à Aden. Venus d'Ethiopie, des centaines de migrants oromos franchissent clandestinement les montagnes qui marquent la frontière avec Djibouti, dans une des régions les plus chaudes du monde. [©Olivier JOBARD/MYOP]
Le photographe français Odrhàn Dunne a remporté le Prix ANI-PixTrakk pour sa série «A Great Send Off» consacrée à la tradition des funérailles en Irlande. Il était l'un des trois lauréats sélectionnés par le jury de l'Association Nationale des Iconographes parmi ses «coups de cœur» issus des lectures de portfolios virtuelles, en ligne, qui ont eu lieu pendant la semaine professionnelle du festival Visa pour l'Image. [©Odhràn DUNNE]
Le Prix Photo-Fondation Yves Rocher a été attribué à Mathias Depardon pour son prochain reportage sur les conséquences écologiques et sociales liées à l'assèchement des fleuves de la Mésopotamie. La baisse du niveau des eaux du Tigre et de l'Euphrate amène une salinisation des terres et entraine des déplacements de population dans un contexte marqué par une sécheresse générale en Irak.[©Mathias DEPARDON]
Le lauréat du Prix Carmignac du photojournalisme est le photographe canado-britannique Finbarr O'REILLY pour son reportage «Congo in Conversation» consacré à la République démocratique du Congo (RDC). Son reportage a débuté en janvier 2020, avant que la pandémie de Covid-19 ne bouleverse la planète entière. La fermeture des frontières l'empêchant de se rendre en RDC, il a repensé et adapté le reportage à la crise sanitaire du coronavirus en collaborant avec des journalistes et des photographes congolais pour réaliser un reportage collectif en ligne.[©Finbarr O'REILLY/FONDATION CARMIGNAC]