Sept ans après son passage dans l'émission de TF1 Secret Story, une ancienne candidate a publié, sur Youtube, une vidéo d’une demi-heure durant laquelle elle livre l’envers du décor.
Libérée de sa clause de confidentialité, Morgane Enselme peut désormais parler en toute liberté de son expérience dans l’émission devenue culte.
Morgane Enselme a diffusé sur YouTube, une vidéo d'une demi-heure pour livrer son expérience et dévoiler les coulisses du programme.
Fille de la journaliste transgenre Brigitte Boréale, Morgane explique que la production, qui la voulait absolument dans Secret Story, aurait cherché à la convaincre de participer, arguant que cela lui permettrait de défendre le «troisième sexe» – et son père, devenu femme – devant un large public.
Après avoir accepté, la candidate se retrouve, durant trois jours, sous la surveillance d'une femme. «C'est une enquête du KGB, le truc... La nana a déplié tous mes vêtements un par un, a démonté mon étui à lunettes, la doublure de ma valise et a passé tous mes produits de beauté avec une lumière blanche pour savoir si je n'avais rien caché dans ma crème de jour.»
«Nous habituer à obéir, à perdre notre intimité»
«Quand on va aux toilettes, on n'a pas le droit de fermer la porte, et quand on prend notre douche, cette personne nous regarde, soi-disant pour ne pas qu'on se suicide. Une personne de la production m'a ensuite avoué que c'était pour nous habituer à obéir, à perdre notre intimité», détaille-t-elle dans la vidéo.
Une fois à l’intérieur de la fameuse «maison des secrets», la jeune femme explique que l’eau chaude était rationnée à «30 minutes par jour sachant qu'on était 18, avec deux douches collectives» et que l’insalubrité des lieux lui avaient causé des soucis. «Au bout d'un mois, j'avais des plaques sur le corps à cause de l'humidité et de la crasse.» La jeune femme affirme également qu’elle aurait été privée de ses antihistaminiques pendant une longue période.
«Plus on sera épuisés, désorientés et stressés, plus il y aura de chances qu'on craque, qu'on se dispute et qu'on couche ensemble», résume Morgane Enselme, dénonçant de lourdes conséquences psychologiques sur les participants. «Il y en a qui font aussi de l'anorexie ou de la boulimie», ajoute l’ex-candidate, précisant que dans sa maison, un de ses colocataires a pris 21 kg en trois mois.
«J'ai vu des gens se taper la tête contre les murs»
Poussés à bout, les participants, qui n’ont plus aucune notion du temps, perdent leurs repères et commencent à se laisser aller. «J'ai vu des gens se taper la tête contre les murs, dormir par terre recroquevillés ou commencer à se battre, sachant que la sécurité n'a pas toujours le temps d'intervenir».
Le production aurait également manipulé les candidats ainsi que les images. «La voix nous donne des missions pour de petites sommes – faire semblant d'être amoureux de quelqu'un ou provoquer une dispute – mais après c'est diffusé comme tel», sans la consigne, accuse l'ancienne candidate. Concernant l'argent touché, l'ancienne candidate dévoile que lors de l'édition 2011, à laquelle elle a participé, chaque participant touchait 493 euros brut par semaine, et 322 euros par semaine en cas d'élimination jusqu'à la fin de la saison.
Les résultats des votes du public étaient également totalement truqués, selon Morgane Enselme, qui raconte que l'agent de sécurité chargé de la suivre à sa sortie du jeu lui avait confié que son sort était scellé dès le lendemain des nominations, donc bien avant le fameux prime-time devant révéler les votes du public.
Après avoir quitté le célèbre programme et goûté à une célébrité éphémère d’environ quatre à six mois, les candidats sont livrés à eux-mêmes. La candidate raconte qu’elle a dû prendre des somnifères pendant des mois avant de retrouver le sommeil. «J'avais une voix qui me disait que je ne pouvais pas aller dormir tant que je n'avais pas été au confessionnal faire mon interview.»
Bien qu’elle n’a plus d’épée de Damoclès sur la tête, Morgane Enselme se méfie tout de même d’éventuelles représailles. «C'est une industrie qui brasse des millions, donc je m'attends à ce qu'on essaie de m'intimider et de me discréditer.»