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Salon automobile de Genève: l'Europe au coeur des inquiétudes des constructeurs

L'Europe est au centre des inquiétudes des constructeurs automobiles réunis mardi à Genève, les experts tablant sur un recul des ventes dans la zone euro malmenée par la crise, loin de l'appétit quasi insatiable montré par les pays émergents à l'égard de la voiture.[AFP]

L'Europe est au centre des inquiétudes des constructeurs automobiles réunis mardi à Genève, les experts tablant sur un recul des ventes dans la zone euro malmenée par la crise, loin de l'appétit quasi insatiable montré par les pays émergents à l'égard de la voiture.

La fédération allemande du secteur, VDA, a donné le ton dès lundi à la veille de l'ouverture du salon automobile de Genève.

"En raison de la crise des dettes publiques dans certains pays de l'UE, le marché de l'automobile en Europe de l'Ouest pourrait vraisemblablement reculer jusqu'à 5% à 12,1 millions d'unités", a pronostiqué son patron, Matthias Wissmann.

Au niveau mondial en revanche, la croissance du secteur automobile devrait se poursuivre et atteindre 4%, selon VDA, grâce au dynamisme du marché américain, de la Chine mais aussi du Japon.

Le numéro un européen, l'allemand Volkswagen, s'est ainsi déclaré prudent sur les perspectives de croissance. Le groupe espère néanmoins atteindre cette année le résultat record de 2011, a précisé son patron, Martin Winterkorn.

"L'Europe doit certainement être évaluée de manière très critique", pas tant l'Allemagne qui continue d'afficher une croissance du marché automobile, "mais plutôt les pays d'Europe du Sud" malmenés par la crise des dettes publiques, a-t-il indiqué.

Le géant japonais Toyota se montre aussi pessimiste concernant le marché de l'Europe de l'Ouest, qu'il voit également en recul de 5% cette année.

"Nous sommes très prudents (...) car nous pensons qu'il y a une grave crise de confiance des clients en Europe", a déclaré son responsable pour la région, Didier Leroy. De plus, "la situation est pire que prévu en janvier et en février", a-t-il averti.

Le numéro un mondial GM voit quant à lui des signes positifs en Amérique du Nord.

"Le marché automobile a bien répondu. Les gens ont acheté des voitures en 2005, 2006 et 2007 et s'apprêtent à remplacer leur véhicule. La situation à l'air prometteuse" en Amérique du Nord, a estimé le vice-président de GM, Stephen Girsky.

Il a cependant rejoint les autres constructeurs en ce qui concerne les perspectives moroses en Europe. "L'environnement économique demeure difficile. Il y a quelques signes positifs en provenance de Russie" mais l'incertitude demeure sur l'ensemble du continent, a ajouté M. Girsky.

Pour le directeur général de Fiat et Chrysler, Sergio Marchionne, 2012 s'annonce "relativement difficile" pour le secteur en Europe. Ce dernier a évoqué à plusieurs reprises le problème de la surcapacité de l'industrie européenne, qu'il estime à 20%.

La faiblesse du marché ouest-européen a coûté cher l'an dernier à certains constructeurs encore très dépendants de cette région comme le français PSA Peugeot Citroën.

Ce dernier, contraint de trouver une solution, vient d'annoncer une alliance avec GM qui va devenir son deuxième actionnaire.

Dans le cadre de ce rapprochement, PSA a annoncé mardi le lancement de son augmentation de capital d'environ un milliard d'euros au prix de 8,27 euros par action nouvelle, soit une décote de 42% sur le cours de l'action à la clôture de la veille.

Le groupe familial Peugeot détiendra 25,2% du capital, tandis que GM acquerra pour 304 millions d'euros une participation de 7%.

Selon le vice-président du constructeur américain, cette alliance représente une opportunité "de réduire les coûts des matériaux (et) les coûts logistiques en Europe, de rendre les produits existants plus économes".

GM et PSA ne sont pas les seuls constructeurs tentés par une alliance. L'Italien Fiat continue de rechercher activement un partenaire. "Renault est techniquement compatible avec Fiat", a ainsi estimé M. Marchionne.

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