![Le PDG démissionnaire de Rio Tinto Tom Albanese, le 26 octobre 2011 à Perth [Tony Ashby / AFP/Archives]](http://static.cnews.fr/sites/default/files/directmatin/image_placeholder_rect_basic.gif "Le PDG démissionnaire de Rio Tinto Tom Albanese, le 26 octobre 2011 à Perth [Tony Ashby / AFP/Archives]")
Le géant minier anglo-australien Rio Tinto a annoncé jeudi la démission de son directeur général Tom Albanese, après avoir passé des dépréciations massives de 14 milliards de dollars US en raison de déboires au Mozambique et dans sa division aluminium.
"Tom Albanese a démissionné de ses fonctions de directeur général, en accord avec le conseil de direction de Rio Tinto, et il sera remplacé par Sam Walsh, le responsable de la branche minerai de fer", a indiqué le groupe dans un communiqué.
Rio Tinto "reconnaît pleinement qu'une dépréciation d'actifs de cette ampleur liée à une acquisition relativement récente au Mozambique est inacceptable", a souligné le président du groupe, Jan du Plessis.
Le groupe a inscrit une charge de 3 milliards pour dépréciation d'actifs liée à sa filiale Rio Tinto Coal Mozambique (RTCM). Le charbon extrait de la mine devait être transporté par barge sur le fleuve Zambèze mais le gouvernement n'a pas donné son accord.
Le groupe a par ailleurs révisé à la baisse ses estimations sur la quantité de charbon à coke contenu sur ce site.
Doug Ritchie, qui avait piloté cette acquisition en 2011 lorsqu'il était responsable de la branche énergie, a lui aussi démissionné. RTCM était tombé dans l'escarcelle de Rio Tinto lors du rachat du producteur australien de charbon Riversdale pour près de 4 milliards US.
Rio Tinto a également inscrit une charge comprise entre 10 et 11 milliards USD liée à ses actifs dans l'aluminium, principalement Rio Tinto Alcan et Pacific Aluminium.
"Nous sommes profondément déçus de devoir inscrire de nouvelles charges pour dépréciations d'actifs dans nos activités aluminium, même s'il s'agit d'un secteur qui continue de connaître des conditions difficiles dans le monde", a ajouté M. du Plessis.
Les conditions sur le marché de l'aluminium ont continué de se détériorer en 2012, a noté Rio Tinto. Accompagnée d'une devise chère dans plusieurs régions productrices et des coûts élevés de l'énergie, cette détérioration a pesé sur la valeur des actifs du groupe.
Rio Tinto avait racheté le canadien Alcan en 2007 pour 38 milliards USD en 2007, au pic du marché. Le marché de l'aluminium est depuis confronté à des vents contraires et Rio a dû mettre en vente des pans entiers de sa production pour maintenir sa division à flots.
![Le nouveau PDg de Rio Tinto, Sam Walsh, le 24 mai 2012 à Sydney [Torsten Blackwood / AFP/Archives]](http://www.directmatin.fr/sites/default/files/styles/image_630_400/public/TRDV1384672.jpg)
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Le groupe a lancé un vaste plan de cession d'actifs en 2008 avec à la clef des fermetures d'usine ou des réductions d'effectifs en Europe et en Australie notamment.
Il avait déjà passé en 2011 une charge pour dépréciation d'actifs dans l'aluminium pour 8,9 milliards USD.
Pour les analystes de Jefferies, ces "dépréciations énormes font suite à de mauvaises acquisitions" sous la direction de M. Albanese.
"Nous pensons que le nomination (de M. Walsh) et la démission de Tom Albanese mettent fin à un chapitre défavorable de l'histoire de Rio" et est une "étape cathartique" pour le groupe, souligne de son côté Barclays, pour qui le bilan de M. Albanese peut "difficilement être vu comme particulièrement positif".
A la Bourse de Londres, Rio Tinto limitait ses pertes du début de séance et cédait 1,49% à 3.406,5 pence vers 12H10 GMT. A Sydney, l'action du groupe a terminé en repli de 1,5% à 64 dollars australiens.
D'autres dépréciations d'actifs de taille plus modestes, pour un total de 500 millions USD, seront également passées en 2013.
Tom Albanese, qui travaillait chez Rio Tinto depuis 30 ans et était à la tête du groupe depuis 2007, a reconnu, en tant que patron, sa "responsabilité à tous les niveaux".
"L'activité et le bilan continuent d'être en bonne santé et nous prenons des actions décisives pour améliorer notre compétitivité, avec un plan de réduction des coûts vigoureux", a tenu à rassurer le groupe minier.